Basculer vers du 100% énergie renouvelable est envisageable en France en 2050
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
8 mars 2022 .
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3 min
Basculer vers du 100% énergie renouvelable est envisageable en France en 2050. C’est du moins le point de vue de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) qui a récemment fait valoir qu’en y mettant du sien, le pays pourrait y parvenir notamment en concentrant ses efforts sur de nouvelles stratégies.
Dans l’Hexagone, la production d’électricité repose à hauteur de 70,6% sur le nucléaire, si l’on croit les données de la RTE. La preuve que le pays a encore du chemin à faire dans l’atteinte de son objectif qui est d’augmenter considérablement la part de l’énergie verte dans la consommation d’électricité des Français qui sont d’ailleurs bien nombreux (61%) à voter pour cette idée.
Ce qui ramène à se demander si la France serait un jour en mesure d’assurer son approvisionnement électrique en s’appuyant à 100% sur l’énergie renouvelable dont la part est actuellement estimée à 21,5%.
Aux yeux de l’Ademe, la réponse est oui, mais pour cela, la nation devrait patienter au moins une trentaine d’années en notant que le délai serait plus long pour le gaz. Le temps nécessaire pour mettre sur pied les différentes stratégies permettant d’y parvenir en misant essentiellement sur la biomasse forestière et l'autoconsommation solaire.
Encore trois décennies à patienter
D’après l’Ademe, la France aura encore trois décennies à patienter avant d’espérer basculer vers du 100% renouvelable dans sa production d’électricité. À travers un comparatif gaz, l’établissement a également souligné qu’il serait encore plus difficile pour le pays d’y parvenir pour les produits gaziers en précisant que :
Il parait compliqué de passer de 0,1% à 100% de gaz vert en 30 ans.
Pour étayer ces dires, l’organisme a d’ailleurs fait savoir que pour le moment, le pays repose essentiellement sur le nucléaire assurant 70,6% des approvisionnements en ne laissant que 7,9% pour les combustibles fossiles. Ce qui le ramène à penser qu’avec une part de 21,5%, l’énergie verte est encore loin d’atteindre la barre des 100% d’autant que dans ce domaine, l’objectif tricolore est de passer à 32% en 2030.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’Agence a aussi tenu à faire savoir que la bataille est loin d’être gagnée. Ce, tant que la nation ne serait pas en mesure de mettre sur pied des moyens efficaces pour stocker l’électricité ou de trouver des solutions permettant aux énergies vertes de faire face aux problèmes liés aux conditions météorologiques.
Certaines pistes peuvent être exploitées
Il va sans dire que pour l’Ademe, la France devrait attendre jusqu’en 2050 avant d’espérer basculer entièrement vers l’énergie renouvelable à condition qu’elle s’y prépare dès à présent. Ce, en précisant que cet aboutissement est surtout envisageable à l’échelle individuelle.
Ainsi, l’Agence a mis en exergue certaines pistes que le pays pourrait exploiter en misant sur le déploiement massif de l'autoconsommation solaire à travers l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits des ménages. Une option permettant aux Français de :
- Produire eux même leur électricité ;
- Devenir plus indépendant du réseau électrique ;
- Produire localement en circuit court ;
- Améliorer la résilience des territoires en évitant le transport de l'énergie sur de grandes distances ;
- Baisser la facture d'électricité.
À Philippe Blanc, un expert du domaine d’apporter plus d’explications en ce qui concerne ce dernier point en ajoutant que :
Un kilowattheure d'électricité produit en autoconsommation revient aujourd'hui à 0,09 euro alors qu'à l'achat au réseau, il coûte entre 0,15 et 0,18 euro TTC.
Philippe Blanc
S’ajoutant à cela, l’exploitation de la biomasse forestière est aussi évoquée par le National Geographic qui a fait valoir que :
La part d'énergie consommée sous forme de chaleur, soit 42,3% de la consommation énergétique nationale, peut être largement convertie au renouvelable en remplaçant les systèmes au gaz, au fioul et électriques des résidences et des bâtiments du tertiaire par des chaudières à bois ou des pompes à chaleurs.
Une idée toutefois contestée par certaines ONG qui y voient une menace pour les zones forestières en rappelant que ces dernières jouent aussi un rôle majeur dans l’amélioration de la qualité de l’air en transformant le CO2 en oxygène.
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La rédaction Meilleurtaux