Sous la pression de Bercy, Engie ajourne la signature d’un méga-contrat gazier aux États-Unis
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
4 novembre 2020 .
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3 min
Alors qu’il était sur le point de conclure un méga-contrat d’importation de gaz de schiste américain auprès de l’entreprise NextDecade, le fournisseur d’électricité et de gaz naturel français Engie a dû ajourner la signature dudit partenariat. Et pour cause, il s’est heurté à l’opposition de Bercy. Le ministère de l’Économie a en effet pointé du doigt les émissions de méthane des infrastructures pétrolières et gazières liées au projet, lesquelles sont particulièrement élevées, ainsi que leurs effets sur le réchauffement climatique.
Report de la signature du contrat
Selon les informations, le fournisseur de gaz français aurait reporté la signature d’un contrat de 5,9 milliards d’euros (7 milliards de dollars). Il s’agit d’un engagement relatif à l’importation de gaz de schiste dans le cadre du projet Rio Grande LNG, qui devait être conclu avec la firme américaine NextDecade.
La commission en charge d’étude du dossier aurait mandaté une enquête approfondie concernant les soupçons de fuites de méthane sur les infrastructures du projet. Ce qui a conduit la partie française à retarder la signature du contrat, et ce, afin d’avoir plus de temps pour mener des investigations.
De son côté, NextDecade a également choisi de retarder ses investissements autour de ce projet. La firme américaine déclare travailler sur des mesures visant à atteindre la neutralité carbone du site.
Important Du coup, les investissements initialement prévus cette année sont reprogrammés pour 2021. Et ce, d’autant plus qu’à cause de la crise sanitaire et des mesures de confinement, la demande de gaz naturel demeure faible.
Des demandes pour l’abandon définitif du projet
Pour leur part, les écologistes appellent l’État, en tant qu’actionnaire du fournisseur de gaz, à intervenir pour l’abandon définitif du projet Rio Grande. Celui-ci étant jugé contraire aux ambitions et aux engagements climatiques et environnementaux de la France.
De l’avis de quelques organisations non gouvernementales, compte tenu des impacts écologiques de ce projet, un report de la signature du contrat ne suffit pas. L’État doit acter le refus de conclure cet accord, et intervenir au conseil d’administration de la firme française pour mettre fin aux tractations en cours.
Pour certains observateurs, la signature d’un contrat d’importation de gaz de schiste va totalement à l’encontre du positionnement stratégique adopté par Engie qui se présente comme le champion de la transition énergétique.
Ce combustible est reconnu comme une source d’énergie très polluante, dont les effets sur le réchauffement climatique sont 80 fois supérieurs à ceux du dioxyde de carbone.
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La rédaction Meilleurtaux