Marché excédentaire et coronavirus s’acharnent pour affaiblir le cours mondial du GNL
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
3 mars 2020 .
Temps de lecture :
3 min
Affaibli par un sérieux déséquilibre entre l’offre et la demande, le marché mondial du GNL (gaz naturel liquéfié) était déjà en mauvaise posture. Et voilà que le coronavirus secouant la Chine vient alourdir son cas au risque de lui apporter un coup fatal à travers la dégringolade des prix qui ne fait que s’accentuer.
Marché excédentaire et coronavirus se sont donné la main pour affaiblir le cours mondial du GNL. C’est ce que s’accordent à dire différents observateurs en constatant les effets négatifs de ces deux éléments sur ce système.
En s’attaquant à la chine qui est le premier consommateur de ce gaz naturel liquéfié, cette épidémie a en effet trouvé le talon d’Achille de ce domaine d’activité, alors qu’il est déjà affaibli par un phénomène de surproduction permettant à l’offre de surpasser de loin la demande. Résultats, les acteurs concernés se retrouvent à faire face à une situation des plus désavantageuses, la chute des prix qui a désormais atteint un niveau historiquement bas.
Le cours du GNL est sur une tendance baissière
Pour les acteurs spécialisés dans la production et la vente de GNL, le plus grand désastre qui puisse arriver est de voir baisser le prix de leur produit. Chose faite puisqu’un simple comparatif Gaz a permis de découvrir que le cours mondial du gaz naturel liquéfié est sur une tendance baissière depuis un bon bout de temps.
Le recul de 18% enregistré aux États-Unis et en Europe depuis début 2020 en est la preuve. Tout comme celui du marché asiatique où le coût du GNL est désormais au plus bas de l’histoire. Une situation qui se reflète également en France avec les tarifs réglementés d’Engie qui continuent leur descente. Et d’après les constats, tout indique que ce phénomène est étroitement lié au déséquilibre entre l’offre et la demande.
Dans ce sens, la baisse de l’importation chinoise est principalement pointée du doigt en affichant un recul de 10% en janvier et de 28% en février en précisant que depuis fin 2019, la Chine est passée en tête de liste des principaux importateurs en devançant le Japon. Une situation qui n’est pas sans impacts négatifs sur le marché mondial qui voit la demande se réduire davantage, alors que l’offre est renforcée par la surproduction.
La surproduction et le coronavirus y sont pour beaucoup
Il va sans dire que la chute des prix du GNL est liée au recul de la demande face à une offre qui ne fait que se renforcer davantage. Et d’après les observateurs, cette situation s’explique à travers deux éléments majeurs.
À commencer par l’entrée en scène des Américains, Russes et Australiens dans le système en procédant à l’ouverture d’usines géantes de liquéfaction conduisant à un phénomène de surproduction qui s’est soldé par une baisse des cours mondiaux du GNL.
Et comme si cela ne suffisait pas, le coronavirus qui sévit actuellement en Chine a aussi mis son grain de sel pour permettre aux analystes de Wood Mackenzie de dire que :
L’épidémie de coronavirus et son impact sur la demande de gaz chinoise ne pouvaient pas tomber à un pire moment pour un marché mondial du GNL déjà excédentaire.
Il se trouve en effet que le coronavirus est à l’origine de la baisse des importations chinoises susmentionnées. Tout cela pour différentes raisons :
- La paralysie économique de la Chine a forcé les grands importateurs chinois de gaz naturel liquéfié à réduire leurs achats pour faire face à la baisse de la demande
- Les ports manquent de personnel pour faire fonctionner les terminaux d’importation de gaz ;
- Le déchargement de plusieurs navires méthaniers qui devaient livrer leur cargaison de GNL dans des ports chinois a été suspendu ;
- La demande pour le gaz de chauffage n’est pas dynamique en l’absence de grand froid cet hiver.
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La rédaction Meilleurtaux