Le monde s’éloigne davantage de ses objectifs de décarbonisation

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 9 janvier 2020 .
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Alors que la transition énergétique est devenue une priorité universelle, tout indique que le monde continue de s’éloigner davantage de ses objectifs. Du moins, en ce qui concerne la réduction du taux d’émission de gaz à effet de serre qui a affiché une tendance haussière ces dernières années suite à la hausse de la consommation d’énergie fossile et du charbon.

Après une hausse de 1,7% enregistrée en 2017, le taux d’émission de CO2 mondial a encore progressé en 2018 pour se retrouver à hauteur de 2% si l’on croit les données de BP Statistical Review of World Energy publiées en juin dernier. La preuve qu’au lieu de progresser dans la lutte contre le réchauffement climatique, le monde a enclenché la marche arrière.

En effet, ce baromètre a permis de constater que cette croissance tire sa force auprès de la constante progression de la consommation mondiale d’énergies fossiles et de charbon qui s’est affiché ces dernières années, alors que les produits tirés des ressources renouvelables peinent à se faire une place. Différentes raisons en seraient la cause.

La tendance est à la hausse

À travers son rapport, BP a démontré que ces dernières années, la tendance est à la hausse en ce qui concerne la consommation de l’énergie au niveau mondial. Et ce, en tenant en compte toutes les ressources disponibles comme le gaz, le charbon, le pétrole, le vent ou encore, le soleil pour permettre à l’agence de conclure que :

« Toutes les sources d’énergie ont augmenté plus vite que leur croissance moyenne des 10 dernières années, à l’exception des énergies renouvelables. »

Les énergies primaires ont ainsi effectué un bond considérable de 2,9% en 2018 pour dépasser de loin la moyenne annuelle enregistrée en l’espace de 10 ans qui est de 1,5% en notant que dans le lot, ce sont les énergies fossiles qui dominent à hauteur de 84,7% porté essentiellement par :

•  Le pétrole avec une part élevée à 33,6% ;
•  Le charbon à 27,2% en hausse de 1,4% ;
•  Le gaz naturel à 23,9% suite à une progression de 5,3%.

Concernant la filière charbon, BP a tenu à souligné qu’il joue un rôle prépondérant dans cette croissance du taux d’émission de gaz à effet de serre enregistré en 2017 et en 2018. Tout simplement parce qu’il détient 36% de la part de production électrique mondiale pour laisser loin derrière les énergies renouvelables hors hydroélectricité avec 9,8% à leur actif.

Différents éléments y ont contribué

Il va sans dire que dans l’ensemble, la consommation mondiale d’énergie est sur une tendance haussière ces dernières années. Et d’après BP, différents facteurs y ont contribué en soulignant que la progression du PIB y est pour beaucoup tout comme la hausse des besoins de chauffage et de refroidissement porté par :

« Un nombre inhabituellement élevé de jours chauds et froids dans les principales zones de consommation. »

Soit autant de nécessités auxquelles de nombreux pays se doivent de répondre à travers l’augmentation de la production d’énergie. Dans ce domaine, les États-Unis ressortent en tête de liste avec 86 milliards de m3 de gaz naturel et 2,2 millions de barils par jour (Mb/j) de pétrole à son actif pour permettre à BP Statistical Review of World Energy de dire qu’il s’agit là de :

« Hausses annuelles jamais atteintes par aucun pays. »

Tout cela, parce que cette nation se devait de répondre à un accroissement considérable de sa consommation énergétique qui a atteint la barre des 3,5% en 2018 pour afficher le niveau record jamais enregistré en trente ans.

La production mondiale d’électricité a aussi progressé de 3,7% durant période, mais cette fois, c’est la Chine qui s’est accaparé le mérite en détenant près de la moitié des actifs. À noter que cette progression, ce segment le doit aux énergies renouvelables hors hydroélectricité qui ont effectué un bond de 14,5% ramenant leur part à 9,3%, alors que celle du charbon est de 36% et essentiellement sollicité dans la zone Asie-Pacifique.