L’Europe peut encore compter sur le transit ukrainien pour garantir l’approvisionnement gazier russe sur son territoire
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
16 janvier 2020 .
Temps de lecture :
3 min
Le 31 décembre 2019 aurait été une date fatidique pour de nombreux pays européens dépendant des produits gaziers provenant de la Russie. Du moins, si Moscou et Kiev n’étaient pas parvenus à trouver un terrain d’entente concernant le transit en Ukraine concernant l’approvisionnement. Mais maintenant que c’est fait, l’Europe dispose encore de quelques années pour en bénéficier.
Depuis des années, l’Ukraine sert de portail à la Russie pour lui permettre de faire entrer ses produits gaziers sur le territoire européen qui est l’un de ses plus gros clients. Les deux parties sont liées par un contrat afin de garantir la continuité de leur collaboration sur une période déterminée qui devait d’ailleurs s’achever le 31 décembre dernier.
Et compte tenu des sources de désaccord qui opposait ces nations, tout portait à croire que ce serait le début de la fin de leur partenariat. Mais il faut croire que les nombreux mois de rudes négociations ont porté leurs fruits puisque l’Europe peut encore compter sur le transit ukrainien pour garantir l’approvisionnement gazier russe sur son territoire pour les 5 ans à venir.
5 années de répit pour l’Europe
Représentant 35% de la consommation européenne, le gaz provenant de la Russie joue un rôle majeur pour de nombreux pays en Europe. Ce qui revient à dire que ces derniers ont tout intérêt à ce que Moscou, à travers le géant gazier Gazprom, perpétue l’approvisionnement, alors que le contrat de transit qui le lie à son homologue ukrainien Naftogaz devait toucher à sa fin le 31 décembre dernier.
Aux dernières nouvelles, tout indique qu’ils ont obtenu quelques années de répit si l’on croit le président ukrainien, Volodymyr Zelensky qui a fait savoir sur Facebook que :
« L’Ukraine a signé un contrat de transit pour cinq ans ».
Volodymyr Zelensky.
Une résolution qui n’a pas manqué de donner le sourire à des acteurs internationaux comme Maros Sefcovic, membre de la Commission européenne qui y voit une issue favorable en précisant que :
« Cet accord final sécurise des flux de gaz continus vers l’Europe à partir du 1er janvier 2020 ».
Maros Sefcovic.
Ainsi, Gazprom peut continuer de transiter ses produits à travers l’Ukraine selon les clauses de ce nouveau contrat qui prévoit de fournir :
- 65 milliards de mètres cubes de gaz en 2020 ;
- 40 milliards de mètres cubes de gaz par an de 2021 à 2024.
À noter que, grâce à cet accord, Kiev et Moscou ont évité une nouvelle guerre du gaz qui aurait fortement pénalisé les Européens comme pour ce qui s’est passé entre 2006 et 2009.
Le fruit d’une longue période de négociation
Si actuellement l’Europe peut se féliciter d’être en sécurité en matière d’approvisionnement de gaz provenant de la Russie, c’est grâce à longue période de pourparlers qui ont finalement porté leurs fruits qui se sont manifestés à travers un protocole d’accord ratifié par Moscou et Kiev le 20 décembre 2019. À Alexeï Miller, patron de Gazprom d’ajouter :
« Les accords finaux ont été obtenus après cinq jours de négociations ininterrompues à Vienne. Toute une série de documents a été signée ».
Alexeï Miller.
Dans ce sens, tout indique que les parties prenantes y ont contribué activement en fournissant des efforts chacune de leur côté. En ce qui concerne Kiev par exemple, il s’est résolu à abandonner les poursuites judiciaires portées par Naftogaz sur les juridictions internationales à l’encontre de Gazprom.
Quant à Moscou, il a finalement accepté de payer les 2,9 milliards de dollars d’amende et d’intérêts que Gazprom devait à Naftogaz en notant que ce nouveau contrat permet d’ores et déjà à Ukraine de renforcer son portefeuille d’un montant considérable de plus de 7 milliards de dollars. Une situation qui a d’ailleurs permis aux présidents respectifs des deux pays de dire lors d’une conversation téléphonique que :
« L’importance de cet accord et le caractère constructif des pourparlers, dont les résultats créent une atmosphère favorable à la résolution d’autres problèmes ».
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux