La Norvège renfloue ses caisses grâce aux exportations de gaz
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
28 septembre 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Alors que tous les pays d’Europe du sud et du centre craignent une possible coupure de l’approvisionnement en gaz russe, la Norvège s’efforce d’augmenter ses exportations du précieux combustible. Devenu premier fournisseur de GNL de l’UE, le pays tire profit de sa nouvelle position, surtout sur le plan financier.
Même après le début de la guerre en Ukraine, les Vingt-Sept continuent d’acheter du gaz russe afin de remplir leurs stocks stratégiques et d’alimenter leurs centrales électriques et autres installations de chauffage. Le maintien des commandes d’hydrocarbures rapporte un joli pactole à Moscou. Entre janvier et juillet 2022, les ventes de produits fossiles génèrent un excédent commercial de 7,2 milliards d’euros pour la Russie. Néanmoins, ce « tsunami de cash » commence à s’affaiblir depuis que l’Europe a signé des contrats d’approvisionnement avec d’autres fournisseurs, tels que les États-Unis, le Qatar… et la Norvège. Ce revirement s’est révélé particulièrement bénéfique pour le royaume nordique.
Une précieuse manne financière pour la Norvège
Lâchée de manière progressive par ses clients européens, la Russie cherche à réorienter ses livraisons de gaz naturel vers l’Asie, surtout en Chine et en Inde. Toutefois, le pays ne dispose pas encore des infrastructures adaptées à cette stratégie. Le plus grand producteur mondial de gaz naturel doit en même temps composer avec la concurrence d’autres fournisseurs, dont la Norvège, qui vient de le supplanter en Europe. Bénéficiant d’un tarif gaz élevé – voire déraisonnable selon certains observateurs – le pays scandinave annonce un excédent commercial record en août. Les revenus générés par le combustible bleu sont tels que certains responsables traitent l’État nordique de « profiteur de guerre ».
En parallèle, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander un plafonnement du prix du gaz acheté en Europe. Cette limitation devrait aussi s’appliquer aux volumes livrés par la Norvège. Sans surprise, les dirigeants du royaume ne cachent pas leur opposition à cette mesure. Pour le Premier ministre norvégien, la fixation d’un prix maximum ne règlera pas le problème fondamental de l’Europe : le manque de gaz fossile.
Oslo estime par ailleurs qu’un plafonnement des prix en Europe pourrait aggraver la situation. Les producteurs seront tentés de rediriger leurs exportations vers les marchés asiatiques, où les prix du GNL ne sont pas plafonnés.
La Norvège croit que les tarifs en Europe devraient être négociés directement entre les clients et les groupes pétroliers. Jonas Gahr Støre encourage les industriels et les acheteurs européens à privilégier les contrats de long terme, pour obtenir plus de visibilité sur les quantités disponibles et décrocher en même temps des prix plus raisonnables.
Des exportations de gaz record vers l’Europe
Profitant des prix de marché élevés et de l’arrêt des livraisons via Nord Stream 1, les compagnies norvégiennes voient leurs exportations atteindre des niveaux record. En août, les principaux producteurs du royaume ont vendu pour 176,4 milliards de couronnes de gaz naturel à des clients européens. Cela représente une croissance de 37,3 % par rapport aux exportations de juillet. En tout cas, ces ventes inédites font le bonheur de l’État norvégien, qui possède 67 % des actifs d’Equinor – l’un des géants pétroliers du pays.
Selon les prévisions du gouvernement, cette compagnie devrait générer un bénéfice opérationnel de 89 milliards d’euros en 2022. Seuls Apple et Aramco feront mieux cette année. Sur le seul mois d’août, le cash généré par les ventes de gaz permet à la Norvège d’enregistrer un excédent commercial net de 19,6 milliards d’euros.
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La rédaction Meilleurtaux