L’UE s’accorde sur des achats communs de gaz en 2023
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
25 octobre 2022 .
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3 min
Depuis l’automne dernier, chaque pays de l’Union européenne réagit à sa façon à la flambée des prix de l’énergie. Cette pratique a montré ses limites sur les plans financier et politique. Las, les Vingt-Sept veulent désormais faire front commun contre la crise énergétique. L’achat groupé de gaz est l’une des solutions retenues pour l’hiver 2023.
Selon les estimations de l’institut Bruegel, les membres de l’UE ont dépensé presque 450 milliards d’euros, rien qu’en 2022, pour aider les entreprises et les particuliers face à l’envolée des prix de l’électricité et du gaz. Les mesures déployées par les gouvernements étaient temporaires au départ, avant de s’étendre sur la durée.
Cette enveloppe n’inclut pas les 178 milliards dépensés par le Royaume-Uni, sous forme de subventions, de prêts aux services publics et de nationalisations. La situation devenant critique, l’UE souhaite élaborer une réponse commune pour résoudre cette crise énergétique. Certaines pistes ont déjà reçu l’approbation des Vingt-Sept.
Une autorisation des consortiums d’achat à titre exceptionnel
Les prix du marché, tels qu’ils sont affichés sur un comparateur gaz, sont définis par l’offre et la demande. Souvent, les négociations se font directement entre le producteur – comme Qatar Energy – et l’acheteur – Uniper, par exemple. Les deux parties discutent du prix, en tenant compte des cours en vigueur sur les marchés de référence comme le TTF néerlandais. Les États ont peu d’influence sur ce mécanisme, qui bénéficie d’ailleurs de la protection du droit européen sur la concurrence. Néanmoins, à cause de la gravité de la crise énergétique, Bruxelles propose d’ autoriser exceptionnellement la formation de consortium d’achat en Europe.
Si les gouvernements des Vingt-Sept approuvent cette mesure, de grands groupes comme Uniper (Allemagne), Eni (Italie) et Engie (France) pourront s’associer pour négocier avec les producteurs américains, qataris ou algériens. L’association de ces poids lourds énergétiques leur donnera plus de pouvoir de négociation. D’un autre côté, la Commission européenne estime qu’un tel consortium dissuadera les importateurs de gaz et les États européens de se disputer les volumes disponibles sur les marchés et de faire monter ainsi les enchères.
La flambée des prix en 2022 résulte en partie des compétitions entre les acheteurs européens. Plusieurs chefs d’État et entrepreneurs se sont rendus au Qatar, en Algérie ou aux États-Unis pour négocier des conditions d’achat plus favorables pour leurs concitoyens.
Des achats groupés obligatoires pour une partie des commandes
La Commission européenne propose aussi de grouper les achats de gaz des Vingt-Sept, afin d’avoir plus d’influence sur les marchés internationaux. L’agrégation de la demande se révèle particulièrement utile pour attirer le maximum de GNL sur le marché européen. À Bruxelles, on s’attend à une compétition acharnée avec la Chine et les autres grands consommateurs de GNL en 2023. L’approvisionnement via les gazoducs russes risque d’être coupé dans les prochains mois. En parallèle, la demande chinoise pourrait retrouver son niveau normal.
ImportantDans les deux cas, l’Europe devrait trouver jusqu’à 100 milliards de m³ de gaz pour combler ses besoins en vue de l’hiver 2023-2024.
L’achat groupé sera obligatoire pour 15 % des volumes stockés dans les réserves souterraines. Apparemment, cette suggestion a le soutien de tous les gouvernements des Vingt-Sept. Ce n’est pas forcément le cas des autres mesures soumises au vote des dirigeants, telles que :
- Le plafonnement dynamique des prix ;
- La mise en place d’un indice TTF pour le GNL.
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La rédaction Meilleurtaux