Le projet de gazoduc MidCat revient sur la table
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
18 octobre 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Un temps jugée impossible, une coupure totale des livraisons de gaz russe devient probable. Les dirigeants européens s’y préparent en tout cas et étudient toutes les solutions. À Berlin et Madrid, la réponse au chantage de Moscou se trouve en partie dans le projet MidCat, un gazoduc reliant la France et l’Espagne à travers les Pyrénées.
Le projet MidCat ou Midi-Catalogne voit le jour au début des années 2000. Ce tuyau devait faire la jonction entre les réseaux français et espagnol au niveau de Barbaira, près de Carcassonne. Après des années d’études, de conception – et de débats –, le dossier a été abandonné en 2019. La France, peu enthousiaste, estime que cette construction est un gouffre financier et ne présente aucun intérêt stratégique sur le long terme. L’Espagne et l’Allemagne ne partagent pas cette opinion, encore plus depuis le début de la guerre en Ukraine. Berlin et Madrid reviennent à la charge.
Renforcer les capacités d’interconnexion en Europe
Début octobre, le Parlement européen a voté une résolution consistant à créer un marché énergétique commun en Europe afin de répondre à la simulation consommation gaz des Vingt-Sept. Le texte définit les fondements du nouveau système et insiste surtout sur l’importance des capacités d’interconnexions entre les pays européens. La résolution relance le débat autour du projet Midcat, un gazoduc de 280 km reliant l’Espagne à la France. Pour Madrid, ce pipeline permettra d’acheminer le gaz naturel importé d’Algérie vers les pays du nord et du centre de l’Europe. Grâce au tuyau, l’Allemagne et les autres pays d’Europe centrale profiteront des capacités de stockage et de regazéification de GNL de l’Espagne.
Pour rappel,
ImportantMadrid contrôle actuellement 45 % de la capacité de stockage de GNL et 34 % de la capacité de regazéification de l’UE.
Dans ce dossier, l’Espagne bénéficie du soutien inconditionnel de l’Allemagne, dont le système énergétique est très dépendant des importations venant de Russie. Pourtant, ce duo de choc ne parvient pas à convaincre la France. Les responsables espagnols accusent Paris de privilégier ses propres intérêts au détriment de la solidarité européenne. Madrid semble faire référence aux investissements de la France dans le secteur du GNL… afin d’approvisionner l’Allemagne.
Devant le refus français, Madrid et Berlin promettent d’accentuer la pression sur les députés européens. En parallèle, l’Espagne envisage une autre alternative et étudie la possibilité d’installer un pipeline sous-marin entre :
- Barcelone ;
- Livourne, en Italie.
Un projet trop coûteux et trop long selon la France
Devant le refus de la France, l’Allemagne et l’Espagne ne baisseront pas les bras.
ImportantLes deux pays envisagent de défendre le renforcement de la capacité d’interconnexion de la péninsule ibérique devant les eurodéputés.
Ils continueront aussi de faire pression sur Paris, dans l’espoir de trouver un compromis. Pour le moment, la position de l’Élysée reste inchangée. En septembre, Emmanuel Macron a jugé que le sujet est clos.
Le président français pense que ce gazoduc ne règlera pas tous les problèmes énergétiques de l’Europe centrale. Par ailleurs, Paris estime le coût du projet à plus de trois milliards d’euros. sans compter les travaux d’adaptation réseau français sur cinq à dix ans. Ces chiffres sont contestés par les Espagnols, qui avancent plutôt un chiffre situé entre 600 et 700 millions d’euros et un délai de réalisation de 8 à 9 mois.
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La rédaction Meilleurtaux