Le prolongement des prix élevés du gaz et du pétrole inquiète
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
16 mars 2022 .
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3 min
Sans grande surprise, les cours du pétrole brut et du gaz naturel se sont envolés dans les jours suivant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Même si cette éventualité a été anticipée par les dirigeants européens, son impact sur l’économie et sur la demande des consommateurs s’annonce pesant.
La question a été évoquée et débattue des semaines durant, avant le début du conflit ukrainien : comment l’UE réagira-t-elle à une forte hausse des prix du gaz et du pétrole ? Chefs d’État, diplomates et économistes se sont efforcés de trouver une solution en urgence, sans grand succès pour le moment.
En Europe, de la même manière que dans le reste du monde, ces deux matières premières essentielles au secteur énergétique, à l’industrie, au transport et au chauffage, entre autres, se négocient à des prix proches de leurs records historiques, surtout après l’annonce de l’embargo américain sur les hydrocarbures russes. Des analystes craignent que ces prix élevés s’installent durablement.
Possibles perturbations de la demande mondiale
Le lundi 7 mars, le tarif gaz sur le TTF néerlandais – le marché de référence européen – atteint un pic de 345 euros/MWh, peu avant la réunion des dirigeants européens sur un éventuel arrêt des importations de combustible bleu en provenance de Russie. Depuis, le marché entame une phase d’accalmie, après que le chancelier allemand ait reconnu que le gaz russe est essentiel à l’Europe.
Le risque d’un embargo européen sur le gaz russe étant écarté, les prix ont commencé à baisser, sans toutefois revenir à leur niveau d’avant la crise ukrainienne. Ce mercredi 9 mars, le Mégawattheure du gaz naturel s’échange à 175,75 euros sur le TTF néerlandais. Au même moment, le cours du baril de Brent oscille autour de 125,74 dollars et celui du WTI autour de 121,30 dollars. Ces prix élevés pourraient durer longtemps, en fonction de l’issue du conflit ukrainien. Cette perspective est loin d’enchanter les économistes, qui craignent l’effet de cette forte inflation sur les consommateurs.
Ces tarifs deviendront impraticables pour des millions de consommateurs à travers le monde – et cela influera sur leur demande et utilisation de carburant au quotidien ou dans leur travail. Les entreprises ne sont pas épargnées non plus. Comme en 2021, certains industriels devront ralentir leur production pour s’adapter à l’explosion des coûts de fonctionnement consécutifs à la flambée du prix du gaz. Pour Antoine Eyl-Mazzega, ces prix élevés appellent à des solutions durables et non conjoncturelles de la part du gouvernement. Le directeur du Centre énergie et climat de l’Ifri souligne la nécessité de se préparer à une faible disponibilité du gaz et du pétrole, et à des tarifs durablement élevés.
Des pressions haussières inchangées jusqu’en été
Les conseils d’Antoine Eyl-Mazzega vont dans la même direction que les observations de JP Morgan et d’autres cabinets d’analyse. La banque américaine table sur un baril de brut bloqué autour de 110 dollars au second trimestre, un prix qui pourrait s’envoler si le conflit ukrainien s’enlise. Le gaz suivra à peu près la même tendance, surtout durant les prochaines semaines.
L’évolution du combustible bleu dépend en grande partie du cheminement de la guerre en Ukraine. Même si la rupture de l’approvisionnement en gaz russe semble improbable, les récentes négociations au sein de l’UE laissent entrevoir une possible diminution de deux tiers des importations de gaz russe. Cette hypothèse maintient la pression sur les prix, tout comme la faiblesse des stocks de gaz en Europe.
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La rédaction Meilleurtaux