La piste du gaz local pour se défaire de l’emprise russe
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
28 mars 2022 .
Temps de lecture :
3 min
De la même manière que ses voisins de l’Union européenne, la France achète une partie non négligeable de son gaz à la Russie. Le pays envisage toutes les pistes pouvant l’aider à sortir de cette situation de dépendance. Une énorme réserve de gaz inexploitée en Lorraine fait partie des solutions sur la table.
L’issue de la guerre en Ukraine reste incertaine, les combats faisant encore rage dans plusieurs localités de Kiev, la capitale, et dans les autres grandes villes du pays. Or, ce conflit a un impact énorme sur plusieurs aspects de l’économie européenne, en particulier les importations de gaz.
Sur ce point, les 27 ont convenu de diminuer leur exposition aux livraisons de gaz russe. L’UE prévoit notamment de réduire sa consommation, de remplacer les achats russes par du GNL et par les marchandises d’autres fournisseurs. En France, le remède contre la dépendance au gaz russe semble se trouver dans un immense gisement qui se trouve en Moselle.
Du gaz naturel français destiné au circuit court
L’énorme gisement de gaz situé en Lorraine peut en théorie satisfaire les besoins de toute la France pendant 5 ans, selon un comparateur gaz présenté par la Française de l’énergie. Pourtant, la compagnie qui pourrait obtenir la concession de ce bloc a d’autres plans pour ces réserves.
Si l’État lui accorde le droit d’exploiter ces réserves, la Française de l’énergie entend privilégier les ventes en circuit court. Autrement dit, chaque puits de forage du site fournira uniquement les consommateurs locaux, ceux qui résident dans les 40 communes du département de Moselle. La FDE travaille actuellement sur un plan de développement de 40 plateformes, chacune située au plus proche des communes concernées. Si tout se passe comme prévu, elle espère commencer les activités de forage d’ici 2023.
Par la voix de Pascal Mittelberger, son chargé des relations publiques, l’entreprise affirme avoir signé des contrats avec des régies locales. Ces accords portent sur les conditions techniques et financières de la fourniture en gaz des foyers lorrains. En dehors de ces premiers clients, la FDE n’envisage pas – du moins, pour le moment – de livrer sa précieuse marchandise à d’autres régions.
Une lueur d’espoir après un avis favorable des enquêteurs
Le gisement de 191 km² en Lorraine contient du gaz de charbon, à ne pas confondre avec le gaz de schiste. La FDE précise que le combustible bleu détecté dans ce bloc se trouve dans des couches de charbon à un peu plus de 1 000 mètres de profondeur. L’extraction de ce gaz ne nécessite aucune fracturation.
Cela signifie que le produit extrait de ce gisement aura une empreinte carbone 10 fois moins importante que le gaz importé de Russie. Cet argument a sans doute pesé dans la décision de la France d’autoriser exceptionnellement les explorations sur cette concession, alors que les forages d’hydrocarbure sont interdits sur le territoire français depuis 2017.
La Française de l’énergie a déjà réalisé cinq forages de test à différents endroits du gisement. Après ces fouilles, l’entreprise a formellement demandé une autorisation d’exploitation de cette concession. Selon ses estimations, ce gisement renferme environ 190 milliards de m³ de gaz de charbon, ce qui représente l’équivalent de 5 ans de la consommation française, estimée à 40 milliards de m³ par an. La FDE a bon espoir d’obtenir l’accord de l’État, après l’avis favorable rendu par des commissaires enquêteurs à l’automne 2020.
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La rédaction Meilleurtaux