Le gaz et le pétrole toujours fluctuants en attendant les nouvelles décisions européennes
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
29 mars 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Les dirigeants européens se réunissent de nouveau vendredi 25 mars, afin de discuter des nouvelles sanctions à imposer à la Russie. La question d’un embargo des hydrocarbures russes revient sur la table. Cette perspective inquiète les marchés, où les prix du pétrole et du gaz se remettent à flamber.
Le 9 mars dernier, les États-Unis ont décidé d’arrêter les importations de gaz et de pétrole provenant de Russie, en guise de représailles contre l’attaque sur l’Ukraine. L’Union européenne ne pouvait pas se résoudre à s’aligner sur son allié américain, à cause d’une trop forte dépendance à la Russie sur ces matières premières.
Plus de 40 % du gaz et 30 % du pétrole consommé en Europe viennent en effet de gisements russes. Néanmoins, au fur et à mesure que le conflit se prolonge, de plus en plus de voix s’élèvent en faveur d’un arrêt des importations de gaz russe par les 27.
Le risque d’arrêt des livraisons russes inquiète les marchés
L’Europe ne peut pas encore se passer des énergies russes dans les conditions actuelles. Selon la dernière estimation consommation gaz des 27, la Russie leur fournit toujours 45 % des importations en gaz. Cette forte dépendance les place en position de faiblesse dans le cadre du conflit ukrainien.
Malgré leur volonté de soutenir davantage l’Ukraine, les 27 ne peuvent pas accentuer la pression sur Moscou, sans s’exposer aux courroux de leur principal fournisseur énergétique. Or, la tension a monté d’un cran dernièrement entre Poutine et les dirigeants européens. En réponse aux sanctions européennes, le président russe a annoncé que Gazprom n’acceptera plus les paiements en dollars ou en euros. Tous les achats de gaz devront être réglés en roubles. Les observateurs voient cette manœuvre comme une tentative russe de sauver sa monnaie nationale, fortement touchée par les pénalités infligées par les dirigeants occidentaux.
La réponse européenne ne s’est pas fait attendre : Berlin considère que cette requête équivaut à une rupture de contrat. Les marchés ont immédiatement réagi à ce nouvel accrochage. Après des semaines de stabilisation, les prix du gaz et du pétrole se sont envolés de nouveau. Le baril de Brent pour livraison en mai, la référence européenne, repasse ainsi au-dessus de 120 dollars mercredi 23 mars. Au même moment, le gaz reprend sa marche haussière : le TTF néerlandais évolue à plus de 117 euros/MWh depuis mercredi.
Une volatilité inchangée du gaz et du pétrole
Comme lors du pic historique atteint le 7 mars, le prix du gaz pourrait se remettre à descendre dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Cela dépend encore de la décision de l’Union européenne et des dirigeants du G7, réunis à Bruxelles.
L’Europe et ses alliés discutent notamment des alternatives qui permettraient de réduire les achats de gaz russe. Plusieurs solutions sont envisagées, dont la mutualisation des commandes énergétiques des pays de l’UE. La Commission européenne mise énormément sur le GNL, du gaz liquide acheminé par tanker depuis le Qatar, les États-Unis et d’autres fournisseurs, tels que l’Australie et le Japon.
Néanmoins, toutes les options étudiées par l’UE ne pourront pas remplacer immédiatement les 140 milliards de m³ de gaz russe importés chaque année. En dépit des tensions actuelles, la probabilité d’une rupture d’approvisionnement ou d’un arrêt des importations de gaz russe demeure ainsi faible.
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La rédaction Meilleurtaux