Le conflit ukrainien maintient la pression sur les prix du gaz et du pétrole
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
22 mars 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Haussiers depuis le début de l’année, les cours du pétrole et du gaz s’envolent depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le gaz établit même un nouveau record historique le 8 mars dernier, avant de revenir à des niveaux plus tenables. La nervosité des marchés sur la question ukrainienne ne faiblit pas.
Début février, alors que la Russie amassait des troupes près de la frontière ukrainienne et en Biélorussie, les cours du pétrole et du gaz s’étaient maintenus à des niveaux élevés, sans jamais crever le plafond. Quand l’armée de Poutine a lancé son offensive le 24 février, les dernières barrières sur les prix des hydrocarbures sont tombées. Les marchés se sont affolés, poussant le pétrole et le gaz jusqu’à des sommets début mars. Puis, la situation s’est quelque peu stabilisée, le WTI et le Brent étant même descendus sous la barre des 100 dollars mardi 15 mars. Les facteurs haussiers restent dominants malgré tout.
L’économie chinoise plus forte que la guerre en Ukraine
La flambée du tarif gaz sur les marchés financiers fait craindre le pire aux économistes depuis le début de la guerre en Ukraine. Finalement, les pics historiques atteints par le gaz sur le TTF néerlandais n’ont pas duré. Et pour cause : l’ombre d’un confinement généralisé pèse de nouveau sur une partie de la Chine.
Mi-mars, la recrudescence des cas de Covid oblige les autorités chinoises à confiner la ville de Shenzhen, qui compte 17 millions d’habitants. Cette annonce a fait dévisser les prix du gaz et du pétrole. Avec 10 millions de barils par jour, la Chine est le premier acheteur mondial de pétrole, loin devant les États-Unis.
Important Les analystes craignent que ces nouveaux confinements entraînent une baisse de 500 000 barils/jour de la demande de pétrole chinoise.
Les inquiétudes autour de la Chine ont aussi impacté le prix du gaz naturel, dont le mégawattheure se négocie autour de 120 euros en début de semaine. Même si ces cours semblent plus acceptables comparés aux 345 euros/MWh du 8 mars, ils restent élevés par rapport aux 50 euros/MWh constatés en novembre 2021. Cette résistance technique est en grande partie liée aux tensions toujours présentes autour de la guerre en Ukraine.
Important Les risques d’escalade du conflit, combinés à un possible défaut de paiement de la Russie et à l’imprévisibilité de son président, maintiennent la pression sur les prix du pétrole et du gaz.
Une inéluctable flambée des prix à moyen terme
Les perspectives à court et moyen terme du pétrole sont loin de rassurer les marchés. Selon un communiqué de l’Agence internationale de l’énergie, les sanctions économiques et financières imposées à la Russie perturberont l’approvisionnement mondial en pétrole à partir d’avril.
Jusqu’à 3 millions de barils par jour pourraient être retranchés de la production russe, au fur et à mesure que les sanctions occidentales prendront effet. Cet affaiblissement du second exportateur de pétrole mondial rajoutera plus de pression sur l’offre… et, évidemment, sur les prix.
Certains analystes tablent ainsi sur un Brent coté à 200 dollars d’ici la fin de l’année.
La banque américaine JP Morgan se montre plus prudente et parie sur un baril à 185 dollars en décembre.
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La rédaction Meilleurtaux