La flambée des prix crée de fortes tensions sur le réseau électrique australien
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
29 juin 2022 .
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3 min
L’Australie est régulièrement citée parmi les principaux exportateurs de gaz et de charbon dans le monde. Pourtant, le pays connaît depuis quelques mois de nombreuses perturbations de sa production d’électricité. Entre la paralysie de ces centrales au charbon vieillissantes, le retard de la filière renouvelable et l’envolée du cours du gaz, l’électron australien devient instable.
Le charbon constitue le deuxième produit d’exportation de l’Australie, juste derrière le minerai de fer. Cette industrie lui rapporte 50 milliards de dollars australiens l’année dernière. Le pays est aussi riche en gaz naturel. Il occupe le quatrième exportateur de gaz et le premier exportateur de GNL en 2021.
Malgré ces immenses richesses, il subit également la crise énergétique mondiale, qui perturbe sa production d’électricité. Dans les grandes villes du sud-est, les factures d’électricité n’ont de cesse d’augmenter. Le gouvernement est intervenu en urgence, en suspendant le marché spot de l’électricité dans tout le pays.
Des prix incontrôlables et des annonces de coupures dans les grandes villes
Grand acteur de l’industrie énergétique mondiale, l’Australie peine à stabiliser sa propre production d’électricité. En cause, le pays dépend encore énormément des énergies fossiles pour ses besoins en électron. L’année dernière, 71 % de l’électricité produite dans le pays proviennent des énergies fossiles, dont 51 % issus du charbon. La simulation consommation gaz montre aussi une forte dépendance au combustible bleu, surtout pour les industriels de la côte est et sud-est.
Ce déséquilibre inquiète le régulateur depuis plusieurs mois. L’organisme avait d’ailleurs demandé aux entreprises d’augmenter leur production de charbon et de gaz et de plafonner les prix, afin de soulager le système électrique national et éviter les coupures généralisées dans les grandes villes de l’est. Ces appels étaient restés sans réponse. Jugeant que le marché en temps réel de l’électricité ne garantissait plus un approvisionnement fiable, le régulateur a suspendu les cotations dans toutes les régions.
Depuis la mi-juin, les prix facturés aux consommateurs sont fixés par l’opérateur. Dans la Nouvelle-Galles-du-Sud, les autorités vont plus loin :
ImportantElles se réservent le droit d’imposer des quotas d’exportation aux producteurs de charbon,
Afin de privilégier les centrales électriques locales. Ces mesures extrêmes interviennent dans une période de forte tension sur le système électrique australien. Au premier trimestre, le mégawattheure d’électron s’est envolé à 160 dollars dans le Queensland, contre 40 dollars un an auparavant. Dans l’État de Victoria, le gigajoule du gaz naturel se négocie autour de 800 dollars australiens, soit 80 fois de plus qu’en début d’année.
Des centrales vieillissantes et une transition énergétique en retard
La crise de l’énergie qui frappe l’Australie peut surprendre. Ces fortes tensions résultent :
- D’une politique axée sur l’exploitation irraisonnée des ressources fossiles ;
- D’un report permanent des projets de transition énergétique.
C’est en tout cas l’explication avancée par le nouveau premier ministre australien. Les faits lui donnent raison, du moins en partie.
Malgré les formidables quantités extraites du sol australien, son parc de centrales thermiques au charbon est loin de satisfaire la demande locale.
ImportantPire, 30 % des usines de production d’électricité au charbon sont actuellement, soit en maintenance, soit en panne, en raison de leur âge avancé.
Les fermes éoliennes et solaires du pays ne peuvent pas encore compenser ces lacunes, même si le pays a accéléré leur déploiement et leur raccordement au réseau. Pour survivre à cette épreuve, l’Australie devra composer avec des mesures temporaires (blocage de prix, suspension du marché spot, etc.) qui risquent de pénaliser les opérateurs.
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La rédaction Meilleurtaux