Les prix du gaz resteront bloqués jusqu’à la fin de l’année
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
1 juillet 2022 .
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3 min
Le bouclier tarifaire annoncé par le gouvernement l’automne dernier devait prendre fin le 30 juin, selon les prévisions initiales. Ce dispositif exceptionnel sera prolongé finalement de six mois supplémentaires, afin de contenir la hausse des factures énergétiques et préserver le pouvoir d’achat des Français abonnés à une offre de gaz indexée au tarif réglementé.
Début juin, les prix de gros du gaz naturel sur le marché européen sont redescendus à 78 euros/MWh, renouant avec un plancher atteint pour la dernière fois en février. Ces tarifs restent malgré tout élevés comparés à une année normale. Par ailleurs, les marchés ont repris leur marche haussière et le TTF néerlandais – référence en Europe – frôlant les 150 euros/MWh le jeudi 23 juin. Une envolée d’une baisse subite des volumes livrés par les États unis, en raison d’un incendie sur le terminal Freeport LNG, et d’une réduction des livraisons russes via le gazoduc Nord Stream. Ces évènements poussent la France à prolonger son bouclier tarifaire.
Une réponse d’urgence aux prix exorbitants du gaz naturel
Durement sanctionnée par les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union européenne, la Russie multiplie les mesures de rétorsion ciblant les pays jugés « inamicaux ». Sans surprise, le pays fait du chantage au gaz l’une de ses armes de prédilection. La Pologne, les Pays-Bas et le Danemark ne reçoivent alors plus de gaz russe depuis quelques semaines. Le groupe Gazprom a aussi réduit les volumes livrés à l’Allemagne et à la France via Nord Stream, soi-disant en raison d’une pénurie de pièces causée par les sanctions européennes. Ce bras de fer géopolitique impacte sérieusement le tarif gaz en Europe, un marché où la précieuse molécule est une matière première stratégique et vitale.
Face à la gravité de la situation, les gouvernements européens redoublent d’efforts pour se sortir au plus vite de leur dépendance au gaz russe. Les groupes énergétiques se mettent aussi au diapason. En France, les trois principaux énergéticiens (EDF, Engie et TotalEnergies) ont appelé les consommateurs à réduire « immédiatement » leur consommation d’énergie. Selon eux, les Français doivent modifier leurs habitudes pour que le pays puisse affronter les pics de consommation attendus cet hiver. En parallèle, le gouvernement assure que des dispositions ont été prises pour remplir à 100 % les réserves stratégiques avant la fin de l’automne.
La Première ministre annonce également le déploiement d’un terminal de liquéfaction flottant en 2023, afin de remplacer le gaz russe avec du GNL américain, qatari, norvégien ou australien. Élisabeth Borne confirme par ailleurs le prolongement du bouclier tarifaire du gaz.
Un gel maintenu jusqu’en décembre 2022
La prolongation du bouclier tarifaire jusqu’à la fin de l’année n’est pas une surprise. La Première ministre l’avait déjà évoquée il y a peu de temps, en réaction à l’envolée des prix du gaz sur le marché européen.
ImportantLe décret d’application de cette mesure exceptionnelle a été publié au Journal officiel le dimanche 26 juin.
Grâce au bouclier tarifaire, les factures de gaz de millions de Français resteront au même niveau qu’en octobre 2021. L’État se charge de payer la différence avec les prix du marché actuels. Ce gel des prix concerne toutes les offres d’abonnement indexées au tarif réglementé du gaz. Au total, la France dépensera environ 20 milliards d’euros dans ce dispositif.
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La rédaction Meilleurtaux