L’Europe continue de remplir ses stocks de gaz naturel
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
6 juillet 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Tout en condamnant l’invasion de l’Ukraine, les pays européens continuent d’acheter du gaz naturel auprès de la Russie. Les autres États, tels que les Pays-Bas et le Danemark, se tournent vers d’autres fournisseurs. La priorité reste la même dans toute l’Europe : remplir au maximum les réserves de gaz avant l’hiver.
Largement dépendants des importations de gaz russe, les Vingt-Sept ne peuvent pas peser de tout leur poids pour sanctionner l’agression non provoquée de l’Ukraine par la Russie. Les mesures de rétorsion votées par l’UE excluent pour le moment tout blocus total sur les hydrocarbures venant de Sibérie. Ces produits constituent pourtant une source de financement cruciale de la guerre en cours.
Mais l’Europe compte bien se défaire de cette mainmise sur le long terme. En attendant, les pays de l’UE s’efforcent de sécuriser leur besoin en gaz cet hiver et multiplient les efforts pour reconstituer leurs stocks stratégiques. Certains s’en sortent mieux que d’autres.
Un appel général à réduire la consommation d’énergie
Sur le marché européen, le tarif gaz de référence se maintient à un niveau élevé. Le mardi 5 juillet, le TTF néerlandais a caracolé à 176,01 euros le mégawattheure, soit plus de deux fois son niveau en janvier. Certes, on est encore loin du record de 345 euros/MWh enregistré début mars, deux semaines après le début de la guerre. Les prix actuels restent cependant plus de 10 fois supérieurs à leur niveau « normal » en cette période de l’année, marquée par une faible consommation d’électricité et un besoin limité en chauffage.
Ces tarifs élevés n’empêchent pas les fournisseurs et les pays européens de multiplier les commandes auprès des producteurs. La raison en est simple : le risque d’un arrêt des livraisons russes devient réel, au fur et à mesure que le conflit en Ukraine s’enlise. Les Pays-Bas, la Pologne et la France ont déjà subi les courroux de Moscou, qui a décidé de leur couper l’approvisionnement en gaz ou de le réduire drastiquement.
Pour résoudre ce problème, plusieurs pays européens se tournent vers d’autres producteurs, comme le Qatar, l’Australie, la Norvège et les États-Unis. En parallèle, les gouvernements multiplient les campagnes de sensibilisation en faveur d’une plus grande sobriété énergétique. En France, les trois grands énergéticiens ont rejoint le mouvement. Dans une tribune commune publiée récemment,
ImportantTotalEnergies, Engie et EDF appellent les Français à modérer leur consommation en carburant, gaz, électricité et pétrole.
Selon leur dirigeant respectif, chaque économie d’énergie est essentielle pour reconstituer rapidement les stocks de gaz.
Un remplissage à rythme variable selon les pays
Fin juin, les réserves de gaz de l’Union européenne ont été remplies à 57,2 % selon le site AGSI. On pourrait penser que la situation n’est pas aussi alarmante que ce que les énergéticiens disent. Dans les faits, de fortes disparités existent entre les pays. La France figure parmi les mieux lotis, avec un stock rempli à 60,9 % des capacités. Au rythme actuel, le palier de 80 % sera atteint d’ici novembre. L’Allemagne se trouve au même niveau, mais sa situation est un peu plus compliquée en raison d’une plus forte consommation de gaz.
La Slovaquie, avec un taux de remplissage à 57,5 %, et l’Italie (57,2 %) s’en sortent plutôt bien. La Bulgarie (34,32 %), la Hongrie (39,37 %) et la Roumanie (41,43 %) ne peuvent pas en dire autant. Au sommet du classement trônent le Portugal et la Pologne, dont les réserves sont remplies respectivement à 100 % et à 97 %.
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La rédaction Meilleurtaux