La demande mondiale en gaz devrait reculer légèrement en 2022
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
26 juillet 2022 .
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3 min
Les chiffres des six premiers mois de l’année et l’entame du second semestre donnent une meilleure visibilité sur le marché mondial du gaz. Selon l’Agence internationale de l’Énergie, la consommation de cette précieuse molécule baissera légèrement, à cause des prix élevés, du ralentissement économique et le retour aux vieilles centrales à charbon.
Des mois durant, la crise, puis la guerre en Ukraine affolent les prix des hydrocarbures, surtout en Europe. Sur le Vieux Continent, le gaz atteint un sommet début mars, avant de redescendre à des niveaux plus raisonnables, mais qui restent très élevés par rapport aux repères de 2019 et 2020. Ces cours vertigineux, combinés à la forte volatilité des marchés, compliquent la tâche des analystes, qui peinent à formuler une projection réaliste du marché à moyen terme. Depuis, ces incertitudes se sont dissipées et le monde semble se diriger vers une année marquée par un repli de la consommation de gaz.
Une demande marquée par le ralentissement économique
Dans son dernier rapport trimestriel, l’Agence internationale de l’Énergie a dressé un portrait peu reluisant du marché du gaz et des hydrocarbures en général. En Europe, la crise ukrainienne et les perturbations qui en résultent pèseront lourdement sur l’économie. Après une croissance de 6 % en 2021, l’économie du Vieux Continent devrait progresser de 2,3 % seulement cette année. Ce fort ralentissement aura des conséquences énormes sur l’estimation consommation gaz, selon les experts de l’AIE.
Certains analystes estiment que la demande européenne devrait refluer en 2022, principalement à cause de la crise ukrainienne. Les autres régions du monde connaissent les mêmes difficultés, mais dans une moindre mesure. En Inde, en Amérique du Nord et dans les pays émergents d’Asie du Sud-Est, l’affaissement de l’économie européenne impactera l’activité industrielle. Les besoins en gaz devraient ainsi stagner.
Seule la Chine semble imperméable à ces intrications. Dans l’empire du Milieu, l’activité industrielle continue de soutenir la consommation en combustible bleu. Le pays poursuit également le remplacement de ses vieilles centrales à charbon industrielles par des turbines à gaz plus modernes. Tous ces facteurs combinés entraîneront une hausse annuelle de 2 % de la demande en gaz en Chine entre 2021 et 2025.
Une légère inflexion sur la demande mondiale
La résistance de la Chine est déterminante sur l’évolution du marché du gaz cette année. Le pays assure à lui seul 40 % de la croissance de ce secteur. Le rythme élevé du marché chinois sera toutefois insuffisant pour compenser les déboires des autres marchés.
Ailleurs, les pays européens ont choisi de réduire l’utilisation du gaz pour alimenter les centrales électriques. Les prix devenant intenables, les énergéticiens occidentaux ont basculé vers le charbon et le pétrole, relativement plus abordables. Ces transferts d’usages ne sont pas sans conséquence, surtout pour l’environnement.
L’AIE précise que le ralentissement économique n’est pas le seul responsable. Les gains d’efficacité énergétique et l’électrification des usages influencent également la consommation de gaz. L’agence s’attend à un recul de 0,5 % de la consommation mondiale cette année. Le marché renouera ensuite avec la croissance, jusqu’à atteindre 1,5 % en 2025. La demande mondiale aura alors augmenté de 140 milliards de mètres cubes entre 2021 et 2025.
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La rédaction Meilleurtaux