Un éventuel conflit russo-ukrainien exacerbe les tensions sur les livraisons de gaz en Europe
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
31 janvier 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Dépendante des livraisons de gaz russe, l’Union européenne s’implique bon gré mal gré dans la résolution de la crise qui oppose la Russie à l’Ukraine. Ce conflit risque de perturber fortement son approvisionnement énergétique. En guise de prévision, l’Europe s’appuie sur le soutien des États-Unis, qui ont étudié des plans de secours si cette hypothèse se réalise.
La Russie fournit plus d’un tiers des besoins européens en gaz naturel. Les Vingt-Sept achètent le reste auprès des pays du Maghreb – notamment l’Algérie et la Lybie –, des monarchies du Golfe persique (Émirats arabes unis et Arabie Saoudite) et des États-Unis. Ces dernières années, le grand allié de l’autre côté de l’Atlantique n’a eu de cesse d’augmenter ses livraisons, en usant d’une importante flotte de méthaniers qui transportent du GNL.
Ces navires sauront-ils combler le vide résultant d’une possible interruption des livraisons de gaz russe en cas de conflit ? Les experts gouvernementaux et les entreprises énergétiques se montrent sceptiques.
Des discussions en coulisses avec les dirigeants européens
Conscients des risques et des opportunités soulevés par une éventuelle invasion de l’Ukraine par la Russie, les États-Unis cherchent activement à épauler leurs alliés européens. Ces derniers subissent depuis plusieurs mois une crise de l’énergie historique, marquée par une envolée des prix visible sur n’importe quel comparateur gaz ou électricité. Cette flambée des prix est causée par :
- Une forte augmentation du cours du carbone sur le système d’échange des quotas carbone en Europe ;
- Des tensions autour du nouveau pipeline Nord Stream 2 reliant l’Allemagne et la Russie.
La menace d’un conflit ouvert entre la Russie et l’Ukraine agite également les marchés et provoque une forte volatilité des prix. Elle devient de plus en plus sérieuse, depuis que la Russie a amassé des milliers de soldats et de véhicules militaires à sa frontière avec l’Ukraine.
Important Craignant une guerre imminente, les États-Unis ont entamé les discussions avec la Commission européenne et plusieurs compagnies énergétiques.
Important Ces échanges se seraient concentrés sur la question de l’approvisionnement en gaz de l’Union européenne en cas de conflit.
Interrogé sur le contenu de ces conversations, un porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis reste évasif. En revanche, il confirme l’existence de plans de secours qui font l’objet d’étude par l’UE et ses partenaires.
Une faible marge de manœuvre en cas de conflit
Lors des discussions avec leurs partenaires européens, les États-Unis auraient demandé aux énergéticiens s’il était possible de combler le trou laissé par un hypothétique arrêt des livraisons russes. Les compagnies énergétiques estiment qu’il est difficile, voire impossible de compenser les gros volumes produits par la Russie. Selon elles, les réserves mondiales actuelles sont limitées et la production peine déjà à suivre la demande.
Autrement dit, les États-Unis et l’Union européenne disposent d’une faible marge de manœuvre en cas d’interruption des livraisons de gaz par la Russie. Pour le moment, les informations concernant ces plans de secours sont limitées. Les potentiels intervenants, tels que Qatar Energy, Exxon, Total et Chevron Corp, restent discrets sur leur contribution ou leur non-participation à ces solutions d’urgence.
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La rédaction Meilleurtaux