Les États-Unis dépassent le Qatar sur le marché du GNL
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
26 janvier 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Encore importateurs nets de gaz naturel liquéfié avant l’année 2014, les États-Unis deviennent en décembre le premier exportateur mondial de ce précieux combustible. Le pays devrait conforter sa position cette année, au regard des milliards investis dans les terminaux de liquéfaction et dans les gisements de gaz de schiste.
Avant l’exploitation des premiers sites de fracturation, les États-Unis étaient largués dans le classement des principaux producteurs de pétrole et de gaz. Le gaz de schiste a tout changé. Entre 2008 et 2019, la production de pétrole des USA a été multipliée par 2,5. Elle s’élève en moyenne entre 13,38 millions de barils par jour en 2020.
Ce bond spectaculaire concerne aussi le gaz. Entre 2018 et 2020, les exportations de GNL américain vers l’Europe ont augmenté de 272 % selon la Commission européenne. Ce « freedom gas » s’est révélé indispensable depuis l’été dernier, en diminuant légèrement la dépendance européenne vis-à-vis du gaz russe.
Le gaz américain se pose en challenger des livraisons russes
L’année 2022 devrait être rythmée par un comparatif gaz entre la Russie et les États-Unis sur le marché européen. Certes, les livraisons russes via les gazoducs Nord Stream et Yamal-Europe, entre autres, continuent d’assurer jusqu’aux deux tiers des besoins de l’Union européenne. Néanmoins, USA grappillent de plus en plus de parts de marché chaque année, au fur et à mesure que leur production de GNL s’envole. En 2022, les méthaniers américains verront leurs activités s’intensifier.
En novembre, une nouvelle unité de liquéfaction est entrée en fonction sur le terminal de Sabine Pass, au Texas.Cette infrastructure a boosté immédiatement la production de GNL des États-Unis. Cette année, le pays se dotera d’un autre terminal à Cameron Parish, en Louisiane. Le site, baptisé Venture Global Calcasieu Pass, disposera d’une capacité annuelle de 10 millions de tonnes. D’autres projets sont en cours de construction ou de développement, grâce aux milliards de dollars investis par les institutions et les compagnies pétrolières dans les sites de refroidissement du gaz et dans les terminaux de chargement pour l’export.
Leader mondial des exportations de GNL
L’explosion de la production n’est pas la seule à l’origine de la forte croissance des exportations de GNL américain. La demande européenne s’est aussi envolée en 2021, à cause des limitations – volontaires ou non – des livraisons provenant de Russie. À partir d’octobre, l’Europe fait face à une situation de pénurie qui l’oblige à puiser dans ses réserves stratégiques. Elles ont atteint un plus bas historique durant les premières semaines de l’hiver, une situation dont les États-Unis ont profité sans hésitation.
Alors que l’Europe et la Russie se jettent la faute de la crise de l’énergie sur le Vieux Continent, les États-Unis ont dépêché des centaines de méthaniers vers les terminaux gaziers européens. En décembre, 1 043 de ces navires ont acheminé du GNL américain dans le monde, dont un tiers à destination des ports européens. Les pays asiatiques ont acheté plus de la moitié de ces cargaisons. Avec ces livraisons, les USA détrônent le Qatar et deviennent le premier exportateur mondial de GNL.
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La rédaction Meilleurtaux