Bruxelles autorise les achats groupés de gaz pour contrer la flambée des prix
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
6 janvier 2022 .
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3 min
Depuis le début de l’année 2021, le gaz se négocie à prix d’or sur le marché, d’abord à cause de la forte reprise économique mondiale, puis à la suite de l’envolée des cours du carbone. La situation devenant intenable pour les consommateurs, la Commission européenne est appelée à la rescousse.
La demande mondiale en gaz a fortement augmenté depuis septembre, les pays s’empressant à reconstituer leurs réserves stratégiques en prévision du froid hivernal. Au même moment, les livraisons russes peinent à suivre le rythme, créant ainsi une forte tension sur les prix.
Les résultats ne se font pas attendre. Entre octobre et début novembre, le cours du TTF-Future néerlandais – la référence des prix du gaz en Europe – s’installe sur une courbe haussière, avant d’établir un nouveau record à 183 euros par MWh le 21 décembre dernier. La courbe s’est ensuite inversée, le titre ayant perdu 44 % en six jours. La solution trouvée par l’UE porterait-elle déjà ses fruits ?
Pressions européennes sur les volumes fournis par la Russie
Sur un comparatif gaz, la Russie assure plus d’un tiers des besoins de l’Union européenne. Cette dépendance ne s’affaiblit pas, malgré les investissements massifs de l’UE dans les énergies renouvelables. Cette situation donne un sérieux avantage à la Russie, qui n’hésite pas à user du levier du gaz naturel pour faire pression sur les décisions politiques des 26.
Important Côté européen, certains États soupçonnent Moscou de limiter délibérément ses livraisons de gaz afin de maintenir les prix à des niveaux profitables pour Gazprom et pour l’État russe.
Ces pays ont demandé l’ouverture d’une enquête pour confirmer ou infirmer leur soupçon.
L’hypothèse est loin d’être farfelue, connaissant les niveaux des livraisons de gaz provenant de Russie ces derniers mois. Entre octobre et novembre, la Commission européenne estime que les importations de gaz russe ont baissé de 25 % par rapport à la même période en 2020. Au même moment, les stocks de Gazprom s’établissent à un niveau nettement inférieur à l’année dernière. D’autres pays accusent la Russie de réduire ses exportations de gaz pour obliger l’UE à accélérer la certification du nouveau gazoduc Nord Stream 2.
Un achat groupé pour reconstituer les réserves stratégiques
La mesure annoncée par la Commission européenne lors du Conseil du 15 décembre dernier est inédite. Il s’agit d’un mécanisme d’achats groupés de gaz entre les pays de l’UE. Les transactions seront opérées par des entités réglementées, qui garantiront aussi la bonne tenue de la coopération au niveau régional.
En cas de besoin, chaque État de l’Union européenne peut puiser dans les réserves stratégiques d’un autre pays du groupe des 26. Ce mécanisme complète les autres aides fiscales ou budgétaires mises en place par plusieurs pays de l’UE, pour contrer la flambée du gaz naturel. En France, par exemple, le gouvernement a décidé de bloquer les tarifs réglementés du gaz entre le 1er novembre 2021 et le 30 juin 2022. En contrepartie, les fournisseurs recevront des dédommagements estimés à 1,2 milliard d’euros.
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La rédaction Meilleurtaux