Le groupe Suez construit la première unité de méthanisation « verte » à Pau
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
9 février 2022 .
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3 min
À peine constitué, le nouveau Suez fait déjà parler de lui pour une innovation majeure dans le domaine du traitement des boues dans les stations d’épuration. Fin janvier, le groupe a posé la première pierre d’une unité de méthanisation qui n’émettra aucun gaz à effet de serre dans la ville de Pau.
La France, comme l’Union européenne, la Chine et les États-Unis, maintient l’objectif d’une neutralité carbone d’ici 2050. Jusqu’ici, les observateurs se montrent plus ou moins sceptiques quant à la capacité de ces grandes puissances à tenir cet engagement. En revanche, certains groupes du privé ont pris de l’avance dans le domaine. Le nouveau Suez en fait partie. L’entreprise entend même atteindre le net-zéro plus rapidement : elle ambitionne d’établir cette marque d’ici 2040. Pour cela, l’enseigne investit dans le développement de technologies qui émettent peu de gaz à effet de serre. Sa future usine de méthanisation en est une parfaite vitrine.
Une usine de méthanisation zéro carbone dès 2023
La part du biogaz dans la consommation d’énergie en France reste encore faible, si l’on s’appuie sur les données du comparateur gaz publiées dans le Panorama du gaz renouvelable en avril 2021. Ce même rapport montre toutefois que la filière biométhane progresse à grande vitesse.
Les capacités de méthanisation ont quasiment doublé entre 2019 et 2020, et le rythme n’a de cesse de s’intensifier dernièrement. Non seulement, les unités de méthanisation en France augmentent en nombre, elles affichent également une rapide évolution qualitative. La dernière usine du groupe Suez illustre parfaitement cette montée en puissance. Elle se trouve à Lescar, à Pau.
Important Selon le maire de la ville, ce site combine les atouts de la méthanation catalytique à ceux de l’ultra-déshydratation.
Grâce à cette association, l’unité de méthanisation ne rejette aucun gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ce sont ainsi 2 300 tonnes de CO2 par an qui sont évitées. Le digestat produit lors du processus est transformé en « biochar ». Ce résidu organique peut être utilisé en épandage dans l’agriculture, à condition d’obtenir le feu vert des autorités sanitaires locales et régionales. L’usine de méthanation catalytique de Pau sera pleinement opérationnelle à partir de septembre 2023. Ses premières unités commenceront à fonctionner dès le printemps de la même année.
Une technologie inédite développée par Suez
Selon un haut dirigeant du nouveau Suez, cette usine de méthanisation non-émettrice de GES est unique en son genre. Aucune entreprise n’aurait jamais réussi une telle prouesse. En plus d’éliminer et de traiter les boues venant des égouts de la ville de Pau, l’usine produira également du bio-méthane grâce au processus de méthanation catalytique. Au lieu d’incinérer les détritus des eaux usées, elle déclenche une réaction chimique à partir du CO2 contenu dans ces boues et de l’hydrogène produit par les équipements d’électrolyse de l’usine.
Pour alimenter ces unités d’électrolyse, un parc photovoltaïque sera aussi construit près du complexe. Le bio-méthane produit par cette station d’épuration nouvelle génération sera injecté dans le réseau public. La collectivité espère que ce biogaz pourra couvrir les besoins de 1 200 foyers. Le coût d’exploitation de l’usine sur 15 ans est estimé à 48,5 millions d’euros. L’agglomération de Pau soutient activement le projet, en y investissant 33 millions d’euros.
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La rédaction Meilleurtaux