L’UE se montre réticente à la proposition de réforme du marché européen de l’électricité
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
10 février 2022 .
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3 min
L’année dernière, toute l’Europe a subi une forte hausse de l’augmentation des prix de l’électricité. Pour arrêter cette hémorragie, la France a proposé un projet de réforme du marché européen de l’électricité, qu’elle juge obsolète. L’initiative française se heurte toutefois à une forte opposition d’une dizaine de pays de l’UE.
La France assure la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’en juin prochain. Elle compte bien profiter de cette tribune pour défendre son projet de réforme du marché européen de l’électricité. Depuis la crise de l’année dernière, l’exécutif œuvre pour un abandon de l’organisation actuelle, qui repose sur le système du « coût marginal ». Côté français, on estime que ce mécanisme ne correspond plus vraiment aux besoins des pays et des consommateurs européens. Le système du « coût marginal » serait en grande partie à l’origine de l’explosion des coûts de l’électricité depuis ces 12 derniers mois. D’autres pays de l’UE ne partagent pas ce point de vue.
Une Europe divisée sur la question énergétique
L’idée française d’un nouveau marché européen de l’électricité ne fait pas vraiment l’unanimité. Avec le système actuel, le coût de l’électron dépend énormément du tarif gaz livré dans les terminaux du groupe des 27. Or, pour plusieurs pays européens, ce marché n’a pas besoin de réforme. Lors d’une réunion des ministres européens à Amiens, Claude Turmes défend le système du « coût marginal », que l’Europe a mis 25 à 30 ans à construire. Selon lui, si cette organisation a duré autant, c’est forcément parce qu’elle fonctionne correctement.
Le responsable luxembourgeois n’a pas manqué de mettre en avant la stabilité offerte par ce système face aux difficultés du réseau, comme celles rencontrées par les centrales nucléaires françaises en décembre. Pour Claude Turmes, l’envolée des prix de l’électricité résulte surtout de la forte inflation du gaz sur les marchés. Les prix devenus « fous » - selon les termes qu’il a utilisés – ont perturbé le marché européen. Pour lui, la solution la plus efficace serait de réduire la nervosité sur les marchés par des mesures d’assurance à l’échelle européenne.
Ces garanties devraient prendre la forme d’une augmentation des stocks de gaz pour l’hiver, un système qui a déjà fait ses preuves en France. L’idée du ministre luxembourgeois est soutenue par la Pologne, qui milite aussi en faveur d’un meilleur remplissage des réserves de gaz en Europe. Cette solution permettrait de réduire les chocs causés par :
- La volatilité du gaz ;
- Les tentatives d’instrumentalisation des producteurs, surtout la Russie.
Outre la Pologne et le Luxembourg, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique défendent cette option. Ce groupe entend légiférer sur une nouvelle réglementation visant à imposer une réserve minimale de gaz, afin de stabiliser le marché.
La France reste ferme sur sa position
Malgré l’opposition de ces pays européens, la France estime toujours que la réforme du système à « coût marginal » constitue le meilleur bouclier contre la hausse tarifaire sur les marchés de l’énergie. Ces fournisseurs et distributeurs européens font souvent appel aux centrales à gaz pour équilibrer le réseau. Or, ce sont toujours les prix de ces dernières centrales qui dictent les prix du marché.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, veut en finir avec cette anomalie.
Important Il rêve d’un marché européen où le coût de l’électricité produite en France est dissocié du coût marginal de l’électron produit par les centrales à gaz en Europe.
Il espère ainsi établir un prix qui reflète le coût moyen de production de toutes les centrales électriques sur le territoire français – y compris dans :
- Le nucléaire ;
- L’hydraulique ;
- La photovoltaïque ;
- L’éolienne.
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La rédaction Meilleurtaux