Le gouvernement allemand s’impose de nouveaux défis énergétiques
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
15 février 2022 .
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3 min
Les sources d’énergie peuvent devenir des moyens de pression politique efficaces, comme vient de le découvrir récemment le gouvernement allemand. Ses engagements envers ses alliés de l’Union européenne l’incitent à prendre position contre la Russie. Mais ce faisant, elle risque de se voir priver d’une majeure partie de son approvisionnement en gaz.
L’Europe s’efforce de mettre en place une énergie renouvelable. Un projet aussi colossal ne peut se réaliser qu’étape par étape. Ce processus implique l’abandon des anciens procédés de production d’énergie. Dans cette optique, la fermeture progressive des centrales nucléaires est prévue pour cette année, et celle des centrales à charbon pour 2030.
Quoique figurant parmi les énergies fossiles, le gaz reste présent dans le mix énergétique européen. Le gaz russe sera acheminé directement vers l’Allemagne via le pipeline Nord Stream II. Mais les querelles concernant l’Ukraine ont poussé Berlin à s’affranchir de sa dépendance vis-à-vis de ce combustible en provenance de la Russie.
Une diversification de la fourniture de gaz
L’Allemagne est un grand consommateur de gaz. Ce combustible permet d’assurer le chauffage de la moitié des habitations. Et comme tout comparatif gaz du pays peut en attester, il provient essentiellement du territoire russe. Face à la crise énergétique actuelle, les stocks tendent à se tarir. Une situation qui donne à Moscou une ascendance sur le gouvernement Allemande, mettant ce dernier dans une position délicate. Face aux tensions géopolitiques générées par les différends entre la Russie et l’Ukraine, il tergiverse, repoussant les prises de décisions fermes.
Important Conscient de sa dépendance au combustible russe, l’exécutif allemand cherche activement à diversifier ses fournisseurs.
Certains pays, arabes et occidentaux, peuvent fournir des gaz liquéfiés. Ils sont acheminés vers les terminaux méthaniers européens, via des bateaux. En attendant la mise en place d’une source énergétique alternative, l’Allemagne peut, en principe, s’y approvisionner pour renflouer ses stocks. Cependant, cette solution se heurte à la cherté de ce produit, devenant de plus en plus rare, compte tenu des faibles stocks restants.
Une marche vers une utilisation accrue de l’énergie renouvelable
Le gaz tient une place de choix dans le schéma énergétique allemand. Une position qui est renforcée par la transition énergétique. En effet, les énergies renouvelables sont encore instables, dépendantes des aléas des éléments. Tant que des moyens de stockage n’auront pas été mis en place, elles ne peuvent satisfaire la forte demande. Les centrales électriques à fort impact climatique et environnemental sont les premières à être fermées. Le nucléaire et le charbon subiront ce sort. En conséquence, le pays a besoin d’une autre source pour assurer la continuité de l’approvisionnement électrique. Il s’est alors tourné de plus en plus vers le gaz.
Pour accélérer le processus de basculement vers l’énergie verte et réaliser l’objectif de 80 % d’électricité renouvelable d’ici 8 ans, l’exécutif a pris quelques initiatives, pouvant paraître drastiques. Outre la pose de panneaux photovoltaïques sur les toits de tous les logements allemands, il a supervisé le projet de mise en place d’éolienne sur des espaces équivalents à 2 % du territoire. À long terme, ces deux mesures permettront de réduire la place du combustible russe dans le mix énergétique allemand.
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La rédaction Meilleurtaux