L’envolée des prix du gaz continuera en 2022 selon les dernières prévisions
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
28 février 2022 .
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3 min
En début d’année, les économistes et les analystes spécialisés dans le secteur énergétique tablent majoritairement sur une stabilisation, voire une légère baisse du cours du gaz naturel en Europe. Les récentes prévisions d’Oxford Economics affirment tout le contraire. Le cabinet britannique mise plutôt sur une nouvelle augmentation des prix en 2022.
L’explosion des prix du gaz naturel en 2021 dans le monde, surtout en Europe, restera gravée dans l’histoire. En quelques mois seulement, les cours sur le marché de référence – le TTF néerlandais – ont presque quintuplé, passant de 42 euros/MWh à plus de 182 euros/MWh pendant la semaine de Noël.
Après ce pic historique, le marché connaît une brève accalmie, ravivant ainsi l’espoir d’un retour à la baisse du prix du précieux combustible. Mais, les événements de ces dernières semaines changent la donne, entre l’aggravation de la crise en Ukraine et la demande énergétique mondiale toujours soutenue. Ces facteurs géopolitiques exercent encore des pressions haussières sur les marchés.
Des tensions persistantes dans le secteur énergétique
Au printemps 2021, le gaz naturel se négociait entre 250 à 300 dollars/1000 m³ sur le marché de référence néerlandais – le TTF Future. Les prix se sont envolés rapidement jusqu’à atteindre 2190,40 dollars/1000 m³ sur un comparatif gaz fin décembre. Le combustible bleu n’a jamais flirté avec un tel niveau de prix depuis 1996 et la libéralisation du marché du gaz naturel en Europe.
Après une brève stabilisation en janvier, le marché reprend sa courbe haussière en février. La menace d’un conflit à grande échelle entre la Russie – principal fournisseur du Vieux Continent – et l’Ukraine se précise de jour en jour. D’autre part, la France vient d’annoncer une chute exceptionnelle de sa production d’électricité d’origine nucléaire en 2022, ce qui obligera le pays à compenser avec ses vieilles centrales à charbon et les centrales à gaz.
La demande en gaz naturel devrait ainsi s’accentuer, alors que le marché énergétique mondial est déjà tendu. L’agence Bloomberg signale déjà un rebond des prix du marché en février, après l’annonce du groupe EDF. La Commission européenne partage le même point de vue. Bruxelles table notamment sur des prix plus élevés en automne, après une brève période de stabilisation durant le second trimestre 2022. Toutefois, cette prédiction exclut encore les conséquences d’une possible perturbation des livraisons de gaz russe si la crise dans le Donbass s’aggrave.
Une crise énergétique à forte incidence sur l’inflation
Dans son analyse prévisionnelle, la Commission européenne précise également que les prix à la consommation dans la zone euro dépendront en grande partie de l’évolution du cours du gaz naturel. Or, la flambée des prix du gaz a de fortes chances de continuer cette année, selon les prévisions d’Oxford Economics.
Début février, ce cabinet britannique a relevé de 53 % ses perspectives de croissance du cours du gaz naturel en 2022. Ces nouvelles prédictions poussent l’agence à anticiper une inflation plus forte par rapport à ses précédentes analyses. Oxford Economics table désormais sur une inflation moyenne de 3,9 % dans la zone euro, contre 2,5 % auparavant.
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La rédaction Meilleurtaux