Le biométhane continue sa progression en France
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
24 février 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Présenté comme une alternative prometteuse au gaz fossile, le biométhane attire de plus en plus d’investisseurs… et de consommateurs. Sa production en France suit une courbe haussière depuis quatre ans, enregistrant même un bond exceptionnel en 2021. Le côté écologique et les prix exorbitants du gaz naturel jouent en sa faveur.
Ces derniers mois, la crise en Ukraine cristallise les débats en raison de sa forte incidence sur les prix du gaz naturel. Dépendante des livraisons de gaz russe, l’Union européenne ne cache plus son envie de trouver des fournisseurs plus fiables ainsi que des alternatives viables. Parmi les nombreuses options sur la table, le développement de la filière biogaz apporte une réponse intéressante sur le long terme. En France, ce secteur encore balbutiant connaît un essor remarquable et représente désormais plus de 1 % de la consommation nationale. Toutefois, le biométhane aura besoin d’énormes investissements et de l’acceptation des citoyens pour s’envoler définitivement.
Une filière prometteuse malgré les hésitations de la société
La France n’a pas attendu l’explosion du tarif gaz pour soutenir le développement de la filière biométhane. Les pouvoirs publics et des intérêts privés soutiennent l’installation de méthaniseurs dans les exploitations agricoles sur tout le territoire depuis quelques années. Malgré tout son potentiel économique et énergétique, cette filière se heurte au scepticisme d’une partie de la population.
La Confédération paysanne craint par exemple une industrialisation à marche forcée de ce secteur. Certains riverains se montrent hostiles face aux nuisances que peuvent causer les méthaniseurs. GRTgaz précise que l’opposition au biométhane est encore moins forte qu’avec les éoliennes. Néanmoins, le patron du gestionnaire du réseau de gaz en France reconnaît la nécessité d’améliorer l’acceptabilité sociale du biogaz.
Cette filière possède en effet un énorme potentiel. Les estimations de GRTgaz parlent d’une capacité de production avoisinant 320 TWh en France à l’horizon 2050. Ce sera largement suffisant pour couvrir la totalité des besoins du pays. Les industriels abondent dans le même sens. TotalEnergies et Veolia viennent de signer un partenariat visant à mieux valoriser le biométhane issu des traitements d’eaux usées et de déchets dans une quinzaine de pays. Cet accord permettra à Véolia d’exploiter un gisement estimé à 6 TWh.
Une croissance exponentielle qui suscite des convoitises
L’alliance formée par Veolia et TotalEnergies s’inscrit dans la tendance globale de la filière biogaz en France. La programmation pluriannuelle de l’énergie vise 6 TWh de capacité de production de biométhane en 2023. Ce gaz « vert » devrait représenter jusqu’à 10 % de la consommation nationale en 2030. Les contextes politique, économique et social du moment permettent d’atteindre ces objectifs, selon plusieurs analystes.
La France compte actuellement plusieurs projets d’unités de méthanisation qui ajouteront 19 TWh de capacité supplémentaire. À ce rythme, les injections de biogaz dans le réseau français s’accélèreront. Fin 2021, le pays a disposé de 365 sites de méthanisation raccordés au réseau, contre 151 un an auparavant. Ces méthaniseurs ont produit 4,3 TWh de gaz « vert », soit plus de 1 % de la consommation nationale. Cette année, GRTgaz table sur une production de biométhane de l’ordre de 6,4 TWh.
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La rédaction Meilleurtaux