L’AIE prévoit une baisse de la demande européenne en gaz en 2022
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
11 février 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Après les fortes tensions sur les prix et sur l’approvisionnement de l’année dernière, le marché du gaz devrait connaître un apaisement en 2022. En effet, selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie, la croissance de l’activité fléchira, en grande partie à cause d’un recul attendu de la demande européenne.
En 2021, pris de court par une croissance économique plus vite que prévu, le marché du gaz s’est emballé. Les prix ont atteint des sommets historiques en quelques mois seulement. Les producteurs, après une année 2020 morne, ont eu beaucoup de mal à retrouver leurs pleines capacités, perturbant ainsi toute la chaîne d’approvisionnement.
Les tensions politiques entre la Russie – l’un des plus grands producteurs de gaz naturel au monde – et l’Union européenne n’ont fait qu’aggraver les choses. Ces facteurs d’inflation sont loin de disparaître. L’Agence internationale de l’énergie en est consciente. Dans sa prévision pour l’année 2022, ces paramètres seraient déterminants dans le ralentissement de la demande européenne.
Une consommation européenne affectée par les renouvelables et les prix
Avec l’Asie, l’Europe a été l’un des principaux moteurs de la forte croissance économique observée l’année dernière. Cela a beaucoup impacté ses besoins énergétiques, à en croire l’estimation consommation gaz de l’AIE. Cet intermède post-Covid n’aura pas duré longtemps. Selon les économistes, l’économie mondiale ne devrait pas croître aussi rapidement qu’en 2021 cette année.
L’Agence internationale de l’énergie estime que cette légère inflexion aura des conséquences sur la demande en gaz. Au niveau mondial, elle est attendue en légère hausse (+0,9 %) en 2022, soit 4.148 milliards de mètres cubes (mmc). La production mondiale, elle, va probablement progresser de 1,6 %, à 4.191 mmc. Si la demande énergétique des pays asiatiques, surtout la Chine et le Japon, reste élevée cette année, la situation sera plus nuancée en Europe. L’agence basée à Paris s’attend à une baisse de 4 % de la demande en gaz sur le Vieux Continent. En plus des tensions persistantes à la frontière ukrainienne, le rapide développement des énergies renouvelables contribuera à ce repli.
L’Europe se dotera de nouvelles capacités de production d’EnR en 2022, dont 30 GW provenant de nouvelles installations photovoltaïques selon Solar Power. Cette montée en puissance des EnR entraînera un recul du gaz dans le mix énergétique. Paradoxalement, le charbon jouera encore les prolongations cette année. Ce combustible redevient compétitif – malgré l’envolée du cours du carbone –, à cause des prix trop élevés du gaz naturel.
Important D’après les prévisions de l’AIE, la demande européenne en gaz devrait se situer autour de 527 milliards de mètres cubes, contre 552 mmc l’année dernière.
Une croissance ralentie par les prix élevés
L’agence parisienne considère également le facteur météo dans ses prévisions. La tendance à court terme du marché du gaz dépendra en grande partie de l’intensité et de la durée des périodes de froid. Jusqu’à présent, les experts annoncent des températures plus douces pour le reste de l’hiver dans l’hémisphère nord.
Les besoins en chauffage devraient être moins élevés et cela aura son importance sur l’évolution du marché du gaz. L’AIE anticipe également un retour graduel des capacités de production mises à l’arrêt en 2020. Les prix resteront élevés malgré tout. Cette inflation persistante, combinée au ralentissement de la croissance économique, pèsera sur la consommation mondiale en gaz. En tout cas, le bond de 4,6 % observé en 2021 a peu de chance de se reproduire cette année, selon l’AIE.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux