Les désaccords au sein de l’UE retardent une nouvelle fois le plafonnement du prix du gaz

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 5 décembre 2022 .
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Publié le lundi 5 décembre 2022 16:06 par Meilleurtaux Energie

Peu avant le début de l’automne, le prix du gaz sur la place néerlandaise titillait le record historique de 345 euros/MWh établi en mars 2022. Ces cours exceptionnellement élevés devaient en théorie convaincre les Européens de voter unanimement en faveur du plafonnement du prix du gaz. La question est beaucoup plus complexe en réalité.

Le gaz occupe une place prédominante dans le système énergétique européen. Souvent, les gestionnaires font appel aux centrales thermiques fonctionnant au gaz pour équilibrer le réseau lors des pics de consommation.

À ce titre, le prix du gaz influe directement sur le cours de l’électricité sur les marchés de gros. Or, avec la guerre en Ukraine et la relance de l’économie en Asie, le gaz devient une marchandise aussi rare que disputée sur le marché. Son prix flambe évidemment, une inflation qui affecte directement le prix de vente de l’électron sur les marchés européens. Le plafonnement du prix du gaz pourrait stopper ce mécanisme.

Un blocage qui se répercute sur deux autres accords énergétiques

Négocié depuis plusieurs mois, l’accord sur le plafonnement du tarif gaz en Europe a essuyé un cinglant revers après sa présentation par la Commission européenne.

Important L’Allemagne et les Pays-Bas – les principaux pays opposés au projet – critiquent les répercussions d’une telle limitation sur la stabilité du marché financier et sur la sécurité de l’approvisionnement énergétique.

De leur côté, les plus fervents défenseurs du plan fustigent le texte dévoilé par la Commission. Bruxelles a proposé de fixer un plafond à 275 euros par mégawattheure. Si le TTF néerlandais dépasse cette marque pendant deux semaines consécutives, le dispositif s’active automatiquement pendant un an. Pour l’Espagne, ce prix maximum est une « plaisanterie » : l’indice d’Amsterdam n’a franchi ce palier qu’à deux reprises cette année (en mars et début septembre). Plusieurs responsables estiment que cette limite a été fixée de façon à ne jamais être atteinte. Devant la levée de boucliers des Vingt-Sept, l’UE reporte le vote du plan de plafonnement à une date ultérieure.

Ce blocage se répercute malheureusement sur deux autres propositions qui font consensus au sein de l’union.

ImportantLa première concerne l’accélération et la simplification des procédures d’autorisation des projets d’énergies renouvelables.

La seconde porte sur les achats groupés de gaz , un mécanisme censé protéger tous les États membres en cas de pénurie. Plusieurs pays refusent de signer ces accords en l’absence d’un nouveau plafond du prix du gaz naturel.

Plus de discussions en vue d’un accord politique

Devant les critiques des Vingt-Sept, la commissaire à l’Énergie Kadri Simson nie avoir saboté volontairement le projet de plafonnement.

ImportantSelon elle, la Commission a seulement étudié les instructions et les exigences de toutes les parties, avant d’élaborer une proposition proche des intérêts de chacun.

Mais la tâche s’est avérée plus difficile que prévu, compte tenu des points de vue « très différents » des États. La ministre polonaise de l’énergie a peu apprécié ces justifications et a demandé un nouveau texte dans les prochains jours.

Pour calmer le jeu, le ministre tchèque de l’énergie rappelle que les discussions autour du plafonnement du prix du gaz ne font que commencer. Les questions techniques, légales et financières du projet seront débattues entre les responsables énergétiques européens, avant l’adoption formelle d’un plan et la signature d’un accord politique.