La Hongrie se désolidarise de l’UE et achète plus de gaz russe
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
25 août 2022 .
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3 min
Pour sanctionner la Russie pour l’invasion de l’Ukraine, l’Union européenne a décidé de réduire drastiquement ses importations de pétrole et de gaz russe. Les Vingt-Sept envisagent même de devenir indépendants des hydrocarbures russes d’ici 2027. Cette solidarité apparente reste fragile : la semaine dernière, Budapest confirme avoir reçu plus de gaz que prévu dans ses accords avec Moscou.
Avant le conflit ukrainien, 45 % des importations de gaz européennes viennent de Russie. La Norvège, les États-Unis, l’Algérie, l’Australie et le Qatar sont aussi d’importants fournisseurs de l’UE, mais ne peuvent pas concurrencer le pays de Poutine en matière de volume.
Cette forte dépendance inquiète beaucoup les Européens. Ils ont commencé à prospecter d’autres producteurs, afin de s’affranchir progressivement de leur dépendance à la Russie. Depuis, les importations européennes d’hydrocarbures russes ont baissé de 70 %. Cette tendance globale masque une autre réalité, celle de la Hongrie qui reçoit plus de gaz qu’avant la guerre.
Un régime dérogatoire de l’accord européen sur le gaz
Fin juillet, les Vingt-Sept ont convenu de réduire de 15 % leur consommation de gaz d’ici le début de l’hiver, afin d’éviter une pénurie globale. Le plan trouvé par l’UE repose sur des mesures de réduction volontaire de la demande, définies par chaque État membre. Certains États ont bénéficié d’un régime dérogatoire, en évoquant leur forte dépendance aux livraisons russes sur un comparatif gaz. La Hongrie fait partie de ces pays. Et Budapest n’a pas tardé à exploiter cette dérogation.
En juillet, le ministre hongrois des Affaires étrangères s’est rendu à Moscou, pour négocier l’ajout de 700 millions de m³ supplémentaires aux livraisons annuelles garanties par la Russie. Au total, la Hongrie devrait donc obtenir 5,2 milliards de m³ de gaz russe, contre 4,5 milliards de m³ prévus avant la guerre en Ukraine. À son retour, M. Peter Szijjarto n’a pas dévoilé la teneur des discussions avec son homologue russe. Néanmoins, le voyage du responsable hongrois semble avoir été un succès, à en croire l’annonce de livraisons supplémentaires de gaz depuis la semaine dernière.
Des volumes supplémentaires livrés via le gazoduc Turkstream
Dans un communiqué publié ce samedi 13 août, M. Peter Szijjarto affirme que la Russie a commencé à livrer plus de gaz que ce qui était prévu dans les accords. Le ministre hongrois parle d’un excédent de 2,6 millions de m³ par jour , qui s’ajouteront aux volumes transportés chaque jour par le gazoduc Turkstream. Cette quantité supplémentaire sera maintenue jusqu’à fin août, selon le haut responsable.
Un autre fonctionnaire précise que Budapest serait déjà en négociation pour les volumes à livrer en septembre. Sans évoquer le régime dérogatoire qu’il a obtenu, le gouvernement hongrois estime qu’il est de son « devoir » de maintenir les accords commerciaux avec la Russie, afin d’ assurer la sécurité de l’approvisionnement en énergie des particuliers et des entreprises sous sa responsabilité.
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La rédaction Meilleurtaux