Les investissements dans des infrastructures gazières vont à l’encontre des engagements des États dans la lutte contre le réchauffement climatique
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
24 juin 2021 .
Temps de lecture :
3 min

L’International Institute for Sustainable Development (IISD) a récemment publié un rapport portant sur les investissements des pays signataires de l’Accord de Paris sur le climat dans des infrastructures gazières. La note qui a permis de découvrir que ces pratiques vont à l’encontre de leurs engagements dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Face au réchauffement climatique, nombreuses sont les nations à signer l’Accord de Paris sur le climat les engageants à fournir des efforts dans des mesures destinées à en limiter l’essor. Une excellente initiative d’ailleurs sauf que d’après le rapport de l’IISD, tout indique que certains de ces pays ont largement investis dans des projets liés au gaz en Afrique ou en Asie du Sud-Est sur la période de 2017 à 2019.
Tout cela pour en venir au fait qu’en investissant massivement dans ces infrastructures, ces derniers sont allés à l’encontre de leur engagement. Non pas sans raison puisque par rapport aux autres sources d’énergie, l’empreinte carbone du gaz est relativement élevée.
La part belle aux projets gaziers
Dans son rapport, l’IISD a démontré qu’entre 2017 et 2019, les projets gaziers ont eu la part belle des investissements de la part de certaines nations et institutions engagées dans l’Accord de Paris sur le climat. Ce, en faisant essentiellement allusion à la Banque mondiale représentant 12% des financements et aux États-Unis, le Japon et à la Chine enregistrant à leur actif 48%.
Dans les détails, ce groupe de réflexion canadien a fait savoir que sur cette période, les pays bénéficiaires de ces soutiens financiers ont obtenu en moyenne 16 milliards de dollars par an pour les aider à mener à bien leurs projets gaziers dont :
- 36% destinés à l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) ;
- 27% à la production d’électricité.
À titre de comparaison, l’organisme a signalé que ce montant est quatre fois plus élevé que celui accordé aux projets solaires et éoliens et nettement supérieur à l’ensemble des financements dédiés aux autres sources d’énergie à l’instar du charbon ou du pétrole.
Un frein à la lutte contre le réchauffement climatique
Selon l’IISD, ces investissements massifs font figure d’obstacle à l’avancée de la lutte contre le réchauffement climatique en soulignant qu’il serait difficile d’atteindre l’objectif que les signataires des accords de Paris sur le climat ont prévu d’atteindre pour 2050.
En procédant à un comparatif gaz, l’organisme s’est en effet rendu compte qu’à ce rythme, il serait peu probable de limiter à 1,5° la hausse de la température étant donné que pour y parvenir, la consommation mondiale de gaz doit être réduite de plus de la moitié (55%).
Ainsi, ce cabinet d’analyse estime que ces nations et institutions devraient mettre un frein au financement des infrastructures gazières en prenant en exemple le cas des pays du G7 qui ont décidé de se détacher progressivement du charbon, du pétrole et du gaz.
Ce qui ne serait cependant pas sans impacter la situation économique des pays bénéficiaires de ces investissements selon les auteurs de ce rapport soulignant que ce changement pourrait :
Bloquer une partie importante de l’économie de ces pays dans le commerce de gaz.
Une éventualité que les investisseurs pourraient cependant éviter en orientant le gros de leurs placements dans des desseins voués à encourager la transition énergétique auprès de ces pays.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux