Le coût fait figure d’obstacle majeur à l’usage du biométhane auprès des ménages
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
16 avril 2021 .
Temps de lecture :
3 min
En France, la production et l’exploitation de biométhane font partie des différentes stratégies choisies pour lutter contre le réchauffement climatique à travers la transition énergétique. Toutefois, force est de constater que contrairement à la filière éolienne ou solaire, les ménages démontrent une certaine réticence à l’usage de cette source d’énergie.
226, c’est le nombre de méthaniseurs répertoriés en France depuis que le pays a autorisé, en 2011, le déploiement de cette filière sur son territoire. Une décision qui a d’ailleurs permis au pays d’élever à hauteur de 4 TWh ses capacités en biométhane en se fixant pour objectif d’atteindre la barre des 39 à 42 TWh en 2030.
Un ambitieux dessein d’ailleurs, sauf qu’un comparatif gaz a permis de découvrir que le biogaz peine à prendre son envol pour la simple raison que sa part ne représente pas plus de 1% de la consommation gazière totale, alors que la filière recense actuellement un millier de projets.
Le coût comme obstacle majeur
En visant la barre des 39 à 42 TWh de capacité en biométhane en 2030, la France s’est fixé comme objectif de relever à hauteur de 10% la part de cette source d’énergie dans l’ensemble de sa consommation gazière.
ImportantMais avec moins de 1% à son actif, l’on s’accorde à dire que le biogaz a encore du chemin à faire, alors qu’aux dernières nouvelles, la feuille de route énergétique du gouvernement a revu à la baisse ses objectifs en visant les 6 TWh pour 2023 et les 14 TWh pour 2028.
Pour expliquer cette décision, l’exécutif a ainsi mis en exergue des circonstances atténuantes liées à des contraintes budgétaires en notant toutefois qu’en ce qui concerne 2028, le seuil des 22 TWh peut être envisagé. Ce, sous condition que les fournisseurs parviennent à en réduire le coût.
Ainsi, tout indique qu’il s’agit là de l’obstacle majeur au développement de cette filière. Et ce n’est pas faute de le croire puisqu’un comparatif gaz a permis de découvrir que par rapport au prix au mégawattheure du gaz naturel qui évolue entre 15 et 25 euros, celui du biogaz est d’environ 100 euros. À Frédéric Terrisse, du centre de réflexion France Biométhane d’apporter un aperçu aux pistes explorées pour y remédier :
Comme toute filière en développement, nous visons une réduction des coûts, par un effet de nombre, la digitalisation…
Frédéric Terrisse
Et d’ajouter :
Comme toute industrie, il y a des incidences. Il faut encore s’améliorer, pour réduire les nuisances olfactives, pour l’insertion dans le paysage, limiter les cultures dédiées.
Frédéric Terrisse
Des atouts positifs pour plaider sa cause
Avec son coût relativement élevé, le biométhane doit encore convaincre. N’empêche que la filière dispose d’ores et déjà de différents atouts qui pourraient éventuellement faire pencher la balance en sa faveur.
À commencer par son bilan carbone évoluant en zone négative, alors que celui du gaz fossile représente 20% des émissions de CO2 de la France selon Jean-Yves Gardoni illustrant dans les faits que son entreprise de méthanisation permet d’éviter 1 700 tonnes de gaz à effet de serre.
Et en tant que président de Gâtinais Biogaz, cet homme est bien placé pour mettre en exergue les autres points positifs de cette filière en faisant allusion :
- Au traitement des déchets des collectivités et des industriels pour les transformer en source d’énergie renouvelable ;
- À la création d’emploi en zone rurale ;
- À d’importantes économies pour les agriculteurs en matière de coûts d’engrais chimique étant donné que le fertilisant organique issu de la méthanisation peut assurer la relève.
Aux chercheurs de l’institut de recherche Inrae d’expliquer concernant ce dernier point :
La méthanisation est intéressante d’un point de vue agronomique. Le « digestat » qui reste après la transformation en gaz des déchets fournit aussi un fertilisant organique.
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La rédaction Meilleurtaux