Les Français figurent parmi les plus avantagés par la surproduction mondiale de GNL
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
31 août 2023 .
Temps de lecture :
3 min
Chargé de la gestion du réseau de transport gazier dans l’Hexagone, GRTgaz est bien placé pour savoir que les Français figurent parmi les plus avantagés par la surproduction mondiale de GNL qui s’est opérée durant la période d’exercice de 2019. Une situation qui concerne aussi bien les fournisseurs que les consommateurs en matière de prix.
Qatar, Algérie, Norvège, Russie, États-Unis ou Australie… de nombreux pays sont désormais lancés dans la production de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) qu’au final, ils ont fini par engendrer un déséquilibre entre l’offre et la demande en laissant cette dernière à la traîne.
Résultat, les cours mondiaux du GNL se sont retrouvés, en 2019, à un niveau historiquement bas jamais enregistré en trois décennies. Puisque ce produit gazier qui, une fois refroidi à -160°, peut facilement se transporter en navire et s’acheminer n’importe où à travers le monde, l’Europe a profité de l’occasion pour en importer une grande quantité. Et d’après GRTgaz, la filiale d’Engie, les Français sont les plus à profiter de cette situation.
La surproduction était au rendez-vous
Comme susmentionnés, de nombreux pays se sont lancés dans la production de GNL. Ainsi, l’Algérie et le Qatar ne détiennent plus le monopole du marché même s’ils font figure de fournisseurs historiques depuis des années.
Tout simplement, parce que d’autres nations se sont ajoutées à la liste à l’instar de l’Australie, de la Russie ou des États-Unis en précisant que ce dernier a su créer l’effet de surprise pour la saison 2019 en exportant massivement ses produits gaziers de schiste.
Soit, autant de producteurs qui n’ont fait que générer un phénomène mondial de surproduction que même la croissance significative des importations asiatiques n’a pas permis à la demande de suivre le rythme.
Et puisque le secteur est soumis à la loi du marché, ce déséquilibre a eu pour effet de faire chuter les cours mondiaux de ce produit pour les ramener en dessous de la barre des 2 dollars par million de Btu (British thermal unit), un niveau jamais atteint depuis trente ans.
Aussi, il faut noter que l’essor du GNL enregistré durant cette période n’a pas manqué de faire baisser les importations par gazoduc provenant de Russie, de Norvège et des Pays-Bas.
La France y trouve son compte
Disposant de capacités de stockage importantes, l’Europe est l’un des continents à profiter de cette surproduction et de cette chute des prix pour amonceler le maximum de GNL à travers les importations. Résultat, il a réussi à remplir à hauteur de 74% ses stocks souterrains si l’on croit une note de Gas Infastructure Europe qui a souligné que :
Il s’agit d’un niveau exceptionnellement élevé pour une fin de mois de janvier.
D’après GRTgaz, la France y est pour beaucoup en faisant valoir que :
L’an dernier, les importations de GNL ont bondi de 87 %.
La preuve que l’Hexagone a également pu en profiter d’autant que cette situation lui a permis de sauver son terminal méthanier de Fos de la fermeture et de faire tourner à plein régime les trois autres. Ceux de Dunkerque (Pas-de-Calais), de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).
Et avec autant de produits en stock, la nation ne peut qu’en faire profiter les ménages en revoyant à la baisse le prix du gaz. C’est du moins ce qu’a fait savoir la Commission de régulation de l’énergie à travers un communiqué publié le 24 janvier dernier :
Les consommateurs français bénéficient de la baisse des prix. Les tarifs réglementés d’Engie ont baissé de 15% en un an. Ils vont encore reculer de 3,3% le 1er février.
À noter qu’en parallèle, sa capacité de réexportation a aussi effectué un bond significatif ne serait-ce que de tenir en compte le fait que le volume de gaz à destination de l’Italie ou de la Suisse a progressé de 105% tout comme celui de l’Espagne qui a atteint les 42%.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux