La France revoit sa position face au risque de délestage
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
26 janvier 2022 .
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3 min
La fourniture d’électricité risque de faire défaut durant cet hiver. Face à cette situation, le gouvernement veut prendre des dispositions exceptionnelles. Grâce à un décret, il envisage de sécuriser l’approvisionnement. Il va recourir à une production électrique à forte émission de carbone. Une mesure au détriment du processus de sortie des énergies fossiles.
La France affiche clairement sa position face à la transition énergétique. Elle prévoit de diminuer progressivement son usage des énergies fossiles, jusqu’à en sortir définitivement. Par conséquent, une grande majorité des centrales à charbon a déjà été fermée sur le territoire. Celles qui restent ne tarderont pas à suivre le pas.
Cependant, le pays vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. La menace de coupure d’électricité plane. Face à cette conjoncture, l’exécutif déclare vouloir faire une entorse aux efforts de limitation de l’émission de carbone. Il fera appel aux centrales à charbon pour renforcer la production électrique durant l’hiver.
Un malheureux concours de circonstances
Pour se conformer à ces engagements dans la réduction d’émission de carbone, la France a commencé à fermer ses centrales à charbon, notamment celles de Gardanne et du Havre. Les autres subiront le même sort prochainement. Cette décision survient alors que l’approvisionnement électrique français fait face à plusieurs conjonctures, visible sur les sites de simulation edf.
La consommation d’énergie augmente à mesure que la température descend. Durant cet hiver, cette dernière a atteint 4°C en dessous de la normale. Ces vagues de froid frappent la France alors qu’elle a été obligée d’arrêter plusieurs réacteurs nucléaires, réduisant l’énergie fournie par les centrales. La force du vent, quant à elle, a été au plus bas. De ce fait, les éoliennes ont tourné au ralenti, impactant le taux de production d’énergie renouvelable.
Pour pallier ces déséquilibres, le planning de la maintenance des réacteurs a été optimisé, de manière à minimiser ses impacts. Certaines entreprises ont accepté de voir leur consommation réduite ou coupé, selon la nécessité. Malgré toutes ces tentatives, de réduire la pression, le gestionnaire du réseau français n’exclut pas la coupure d’électricité.
Les centrales à charbon à la rescousse
Durant l’intervalle de temps compris entre le 1er janvier et le 28 février 2022, le gouvernement accorde aux centrales à charbon de fonctionner des centaines d’heures de plus qu’en temps normal. Tel est le contenu du projet de décret soumis par l’exécutif. Cette mesure vise à augmenter la production d’électricité durant la période de forte consommation, pendant l’hiver. Toutefois, cette décision n’annule pas la fermeture prévue de ces centrales.
La centrale de Saint-Avold, géré par Gazel Énergie, a manifesté son enthousiasme à apporter sa contribution dans la relance énergétique. Cependant, le projet de décret ne sera pas applicable avant fin janvier. En effet, il doit d’abord être soumis à une consultation publique (jusqu’au 20 janvier 2022) et à l’avis du Conseil supérieur de l’énergie. Sa publication interviendra quatre jours plus tard après cette étape.
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La rédaction Meilleurtaux