GRTgaz prépare l’application de l’accord de solidarité réciproque entre l’Allemagne et la France
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
27 septembre 2022 .
Temps de lecture :
3 min
La France et l’Allemagne faisaient partie des deux plus gros clients du gaz naturel russe en Europe. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ces deux pays ont réduit leurs achats auprès de Moscou. Pour garantir leur sécurité d’approvisionnement énergétique, Berlin et Paris ont conclu un accord de solidarité réciproque.
Avant le 24 février, l’Allemagne importait de Russie plus de 50 % de ses besoins en gaz naturel. Cette forte dépendance a fragilisé sa position au moment de sanctionner l’attaque non provoquée de l’Ukraine par Moscou. Depuis, Berlin s’est empressé de diversifier ses sources d’approvisionnement, en nouant des partenariats avec :
- Les États-Unis ;
- La Norvège ;
- L’Azerbaïdjan ;
- Le Qatar.
Malgré leur bonne volonté, ces fournisseurs alternatifs ne peuvent pas encore couvrir la totalité des besoins des consommateurs allemands. Le gouvernement décide ainsi de s’associer avec la France, qui s’engage à lui envoyer du gaz à partir du point d’interconnexion d’Obergailbach.
Une inversion de flux opérationnelle à partir d’octobre
Le point d’interconnexion des réseaux de transport de gaz allemand et français fonctionne aujourd’hui uniquement dans un sens. Ce nœud, situé à Obergaiblach, en Moselle, permet d’acheminer la molécule depuis l’Allemagne jusqu’en France – et non l’inverse. Le flux gazier sur ce point devrait s’inverser dans les prochains mois, compte tenu des pressions qui pèsent sur la capacité de Berlin à combler l’estimation consommation gaz du pays.
Avec l’abandon progressif du gaz russe, l’Allemagne cherche encore un moyen de remplacer l’énorme quantité de combustible bleu fournie par Gazprom. En plus des livraisons américaines et norvégiennes, la France devrait aussi envoyer une partie de son gaz de l’autre côté du Rhin. Cet arrangement figure dans l’accord de solidarité réciproque.
ImportantPour appliquer cette convention, GRTgaz a la lourde tâche de préparer l’inversion du flux gazier au niveau d’Obergailbach à partir du 10 octobre 2022.
Au-delà des considérations techniques – comme la désodorisation du gaz –, GRTgaz doit aussi fixer les tarifs pour l’exploitation de cette capacité d’interconnexion.
À ce titre, le gestionnaire du réseau français lance une consultation publique qui prendra fin le 27 septembre, afin de déterminer les conditions de commercialisation du gaz français en Allemagne. GRTgaz soumettra ensuite ses propositions à la Commission de régulation de l’énergie, chargée de finaliser l’offre commerciale sur cette capacité.
Une capacité de sortie journalière de 100 GWh
GRTgaz travaille étroitement avec ses homologues allemands pour finaliser l’inversion du flux avant le 10 octobre. L’opérateur assure que les travaux avancent normalement, en dépit des défis techniques et technologiques de ce chantier. En effet, les quantités de gaz qui transiteront sur ce point d’interconnexion sont énormes.
ImportantOn parle de 100 GWh du précieux combustible envoyé chaque jour dans les réseaux de transport à haute pression de l’Allemagne.
Selon les plans de GRTgaz, cette capacité sera négociée sous la forme d’un produit journalier. Les clients allemands devront réserver tous les jours la capacité à mobiliser le lendemain. En échange de ces livraisons de gaz, la France obtient le droit d’appeler plus de puissance électrique pour répondre aux pics de consommation sur son territoire pendant l’hiver.
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La rédaction Meilleurtaux