France et Algérie discutent d’une possible augmentation des approvisionnements en gaz
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
5 septembre 2022 .
Temps de lecture :
3 min
En 2021, l’Algérie constitue le troisième fournisseur de gaz naturel de la France. Le pays assurait alors 8 % des importations françaises. Face à la dégradation des relations avec la Russie, l’Hexagone tente de négocier une hausse de 50 % des quantités livrées par son partenaire algérien. L’issue des discussions demeure incertaine.
Contrairement à l’Allemagne ou à d’autres pays d’Europe de l’Est, la France est faiblement exposée à un potentiel arrêt des livraisons de gaz russe. La Russie fournit 17 % de ses achats en combustible bleu l’an dernier, loin derrière les 36 % apportés par la Norvège. L’Hexagone coopère avec d’autres fournisseurs, dont :
- Le Nigeria ;
- Le Qatar ;
- Les Pays-Bas ;
- Les États-Unis.
Le pays s’efforce malgré tout de sécuriser ses approvisionnements en énergie, en prévision d’un hiver particulièrement risqué sur fond de guerre en Ukraine. Dans ce contexte, l’Algérie représente une alternative relativement intéressante en matière de volumes et de prix.
Des défis capacitaires à résoudre en urgence
Même si les apports de la Russie dans l’estimation consommation gaz en France sont limités, un arrêt des livraisons par Gazprom ne sera pas sans conséquence. Se préparant au pire, l’État s’efforce de diversifier ses sources d’approvisionnement, en négociant des volumes supplémentaires auprès des autres fournisseurs. La récente visite d’Emmanuel Macron à Alger a ouvert la voie aux discussions entre Engie et Sonatrach, à propos justement d’une augmentation des quantités de gaz acheminées en France. Sur le papier, cette solution paraît logique, compte tenu de l’importance de l’Algérie sur le marché mondial du gaz naturel.
Chaque année, le pays produit un peu plus de 100 milliards de m³, un volume qui le place dans le top 10. Néanmoins, le potentiel de l’Algérie est limité par les :
- Infrastructures de transport ;
- Installations de liquéfaction.
D’un autre côté, le pays doit composer avec une consommation locale en pleine croissance. Même si Sonatrach accepte d’augmenter les volumes livrés à la France, cette hausse restera modérée.
Un fournisseur sollicité par les pays européens
La France n’est pas le seul pays de l’UE à demander plus de gaz à l’Algérie. En avril, l’Italie a aussi signé un accord relatif à l’augmentation des quantités transportées via le gazoduc Transmed. Cette concurrence européenne pèsera dans les négociations en cours entre Engie et Sonatrach. Des bruits de couloir – non confirmés par l’énergéticien français – évoquent une possible extension de 50 % des livraisons en provenance d’Alger. Le contrat complèterait un précédent engagement, conclut en juillet. Si tout se passe bien, Engie obtiendra des livraisons à prix fixe auprès de Sonatrach jusqu’en 2024.
Les deux compagnies discuteraient aussi d’un nouveau partenariat autour du GNL. Pour rappel, Engie reste le principal acheteur de celui qui est produit en Algérie. Les négociations porteraient également sur un renforcement de l’accord de livraison à travers le pipeline Medgaz qui traverse l’Espagne. Soulignant la complexité du dossier et ses enjeux politiques, diplomatiques et financiers, la directrice générale d’Engie reste vigilante. Catherine MacGregor espère malgré tout la signature d’un contrat dans quelques semaines.
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La rédaction Meilleurtaux