Les premiers transferts de gaz franco-allemands
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
26 octobre 2022 .
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3 min
Afin de combler le manque de gaz causé par la réduction, puis l’interruption des livraisons russes, la Commission européenne encourage les États membres à nouer des accords de solidarité. L’Allemagne et la France ont suivi cette recommandation. La semaine dernière, le premier transfert de gaz depuis la France a eu lieu.
Face à la crise de l’énergie qui dure depuis plus d’un an, les pays européens ont toujours avancé en ordre dispersé. Le manque de solidarité leur a été préjudiciable et l’inflation des prix de l’énergie a pesé différemment sur leur population.
En France, les ménages ont été relativement épargnés, mais les autres pays ne peuvent pas en dire autant. En Suède, la facture électrique a augmenté de 19,44 % au cours des douze derniers mois. La situation est encore pire ailleurs, comme en Italie. Pour stopper l’hémorragie, les Vingt-Sept commencent à chercher une solution commune contre l’envolée des prix. L’accord de solidarité franco-allemand en est la preuve.
Des exportations sans conséquence sur les réserves françaises
Attendue depuis plusieurs mois, la solidarité européenne commence à prendre forme. Paris et Berlin donnent l’exemple, en signant en septembre dernier un accord portant sur des livraisons de gaz depuis la France vers l’Allemagne. Selon le dernier comparatif gaz publié par le gestionnaire du réseau français, ces transferts se font à travers une interconnexion située en Moselle.
Plus d’un mois après la signature de l’accord, l’Allemagne a reçu la première livraison de gaz venant de France. Cet évènement a eu lieu le 13 octobre. Pour l’occasion, GRTgaz a acheminé 31 gigawattheures vers le réseau allemand. Les acheteurs outre-Rhin ont accepté de payer un droit de péage de 1,53 euro/mWh/jour. Le gestionnaire français assure que l’excédent de recettes perçues sur ces tarifs de transport sera reversé aux fournisseurs ultérieurement. Les responsables ont aussi profité de cette grande première pour rassurer l’opinion. En effet, certaines voix ont douté de la pertinence de cet accord dans un contexte de fortes tensions sur les marchés du gaz.
Pour le patron de GRTgaz,
ImportantLes exportations françaises vers l’Allemagne n’affectent pas la sécurité énergétique de l’Hexagone.
Le gestionnaire assure que les réserves nationales couvrent les besoins locaux pour la production électrique, tout en honorant les livraisons de l’accord de solidarité avec l’Allemagne.
Du gaz naturel en échange d’électricité
Thierry Trouvé précise que les livraisons de gaz vers l’Allemagne sont gérées avec parcimonie, afin d’économiser le stock stratégique de la France et éviter une pénurie en cas d’hiver trop froid ou trop long. Néanmoins, le risque de blackout est faible. À la différence de son voisin d’outre-Rhin, la France a su diversifier ses sources d’approvisionnement. Elle reçoit d’ énormes quantités de GNL depuis les États-Unis, en plus des importations en provenance de Norvège.
Ces deux fournisseurs ont beaucoup aidé à remplir les stocks français à 100 % avant le début de l’hiver. D’un autre côté,
ImportantLes transferts de gaz vers l’Allemagne ne dépasseront pas 100 GWh/jour,
Soit environ 10 % des volumes quotidiens de GNL reçus depuis les quatre terminaux méthaniers français. Conformément à l’accord signé le 5 septembre, Berlin fournira de l’électricité à la France lors des pics de consommation.
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La rédaction Meilleurtaux