Les bénéfices énergétiques de la Norvège font débat en Europe
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
13 octobre 2022 .
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3 min
En quelques mois seulement, la Norvège devient le principal fournisseur de gaz de l’Union européenne, décidée à se sortir de sa dépendance des livraisons russes. Ce changement de statut, couplé à une flambée des prix de l’énergie, rapporte beaucoup au pays nordique. Seulement, ce « miracle » économique ne ravit pas vraiment les capitales européennes.
Avant le début de l’offensive russe en Ukraine, la Russie fournit plus de 40 % du gaz naturel importé par les pays de l’Union européenne. Depuis, les Vingt-Sept ont décidé de réduire rapidement leur exposition à l’énergie russe, en se tournant vers d’autres grands producteurs, tels que :
- Les États-Unis ;
- L’Australie ;
- Le Qatar ;
- L’Algérie.
Mais la Norvège est la grande gagnante de cette réorientation. Avant la crise, son industrie gazière lui a rapporté autour de 50 milliards de dollars par an. Aujourd’hui, cette filière génère 200 milliards de dollars de revenus pour Oslo.
Un appel à la solidarité européenne en direction d’Oslo
En mars, quand le tarif gaz sur le marché européen atteignait des sommets, Terje Aasland, le ministre norvégien de l’Énergie a exprimé sa confusion face aux superprofits engrangés par son pays.
Faire de l’argent dans ces conditions était loin d’être drôle, affirme-t-il.
Malgré ces bons sentiments, l’exécutif norvégien est réticent à la proposition de l’UE qui consiste à plafonner du prix du gaz en Europe. Oslo se justifie en invoquant les difficultés rencontrées sur son propre marché, où les tarifs de l’énergie dans certaines régions ont explosé. Cette inflation localisée a poussé le gouvernement à distribuer des subventions énergétiques aux ménages et à réfléchir à une réduction de ses exportations. Une telle décision pénaliserait encore plus ses clients européens.
Toutefois, les dirigeants norvégiens reconnaissent l’importance de se montrer solidaire avec leurs partenaires européens. Ils estiment que la manne financière du gaz provient surtout de ses liens privilégiés avec une Europe fonctionnelle. Pour préserver ce partenariat, la Norvège a intérêt à fidéliser ses clients. Le Premier ministre, Jonas Gahr Store, suggère une autre alternative. Au lieu de plafonner les prix, les pays de l’UE doivent négocier des contrats à long terme avec les producteurs norvégiens. Dans cet arrangement, l’Europe bénéficie de prix sous-évalués par rapport aux cours actuels. De leur côté, les énergéticiens norvégiens ont l’assurance de dégager des profits stables sur les prochaines années.
Discuter pour faire tomber la pression
Les discussions autour du gaz norvégien doivent se faire en urgence. La guerre en Ukraine risque de s’éterniser et l’Europe cherche toujours à sécuriser son approvisionnement cet hiver. De plus, certains pays commencent à s’impatienter face à l’attitude d’Oslo.
La Pologne n’a pas hésité à fustiger l’attitude du pays nordique, qu’elle accuse de pratiquer des prix « insensés » sur le gaz. À cette accusation,
ImportantOslo répond qu’elle a besoin des surprofits générés par les combustibles fossiles pour financer sa transition verte.
De plus, la Norvège rappelle qu’elle ne fixe pas les prix du gaz. Les tarifs fluctuent au rythme de l’offre et de la demande, conformément aux règles qui s’appliquent sur tous les marchés européens.
Oslo reste ouvert aux discussions malgré tout.
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La rédaction Meilleurtaux