La crise énergétique ralentit la croissance en Italie
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
3 mars 2022 .
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3 min
Enhardie par une reprise économique appréciable l’année dernière, l’Italie a formulé des prévisions ambitieuses pour 2022. Seulement, la hausse continue des prix de l’énergie interfère avec les projections du pays. L’absence de perspectives rassurantes l’oblige à revoir ses objectifs à la baisse. De leur côté, les industriels réclament des mesures d’urgence.
La flambée des prix du gaz et de l’électricité n’épargne aucun pays en Europe. Cette crise sans fin a des répercussions dramatiques, allant jusqu’à perturber l’industrie manufacturière des pays. La France en a fait l’amère expérience en début d’année, plusieurs usines ayant été contraintes de ralentir leur production. L’Italie, qui enregistre la deuxième plus forte croissance économique en 2021, se trouve actuellement dans la même situation. Sous le poids des factures énergétiques devenues insupportables, les industriels italiens sont obligés de réduire leurs investissements. Sans surprise, la reprise économique entamée l’année dernière commence à ralentir. Les acteurs industriels demandent des aides structurelles au gouvernement.
Jusqu’à 7 milliards d’euros d’aides conjoncturelles
L’issue de la crise énergétique dépend de plusieurs paramètres, en tête desquels figure la résolution du conflit entre la Russie et l’Ukraine. De l’avis des analystes, l’issue de cet affrontement déterminera l’évolution à moyen terme des cours du combustible bleu sur un comparateur gaz. En attendant, les prix continuent de s’envoler et mettent en difficulté les industries de tous les pays européens.
Important En Italie, le gouvernement vient d’annoncer une enveloppe de 5 à 7 milliards d’euros pour soutenir les entreprises et les ménages.
Cette mesure temporaire ne répond pas vraiment aux requêtes des acteurs industriels, qui souhaitent une intervention plus poussée au niveau de la structuration de l’économie italienne. La Botte est dépendante des énergies fossiles, surtout du gaz naturel.
En 2020, le gaz représente 42 % de sa consommation énergétique. En comparaison, le combustible bleu constitue 17 % de la consommation en énergie de la France, contre :
- 26 % pour l’Allemagne ;
- 28 % pour le Royaume-Uni.
De la même manière que pour ses voisins européens, l’Italie importe de Russie une bonne partie de ses besoins en gaz. Pour diminuer l’exposition du pays aux fournitures de gaz russe, les politiques locales pressent le gouvernement de débloquer des aides structurelles à grande échelle, même si cela impose de creuser le déficit budgétaire.
Des prévisions de croissance revues à la baisse
Confindustria Lombardia, la plus grande fédération d’industriels en Italie, a exprimé ses inquiétudes dans un communiqué.
Important L’association presse l’État d’intervenir afin d’éviter des vagues de délocalisations et de sauver au moins une partie des investissements inscrits dans le plan de relance.
L’inaction du gouvernement pourrait tuer le secteur manufacturier et la croissance du PIB du pays, poursuit Confindustria Lombardia. Ces prédictions alarmistes corroborent les thèses de l’Institut national des statistiques. Selon l’Instat, la crise énergétique actuelle a déjà entraîné une baisse de 1 % de la production industrielle en décembre. Si les prix continuent de s’envoler, la croissance économique ralentira dans les prochains mois.
Mario Draghi en est conscient et a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. Après une hausse de 6,5 % l’année dernière, le PIB italien progressera de 4 % en 2022, selon les dernières projections du gouvernement. L’exécutif tablait en début d’année sur une croissance de 4,7 %. Ces modifications sont peu surprenantes : au premier semestre, la facture énergétique des PME et des PMI a augmenté de 42 %. Les industriels estiment devoir payer 37 milliards d’euros de charges liées à leur consommation énergétique cette année, contre 8 milliards d’euros en temps normal.
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La rédaction Meilleurtaux