Uniper se rapproche d’un plan de sauvetage financé en partie par l’Allemagne
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
25 juillet 2022 .
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3 min
En grande difficulté depuis quelques mois, et avec la forte hausse des prix du gaz, le géant Uniper s’en est remis au gouvernement fédéral allemand pour sa survie. Selon la presse outre-Rhin, l’État pourrait augmenter sa participation dans la compagnie. On parle aussi d’injection de liquidités supplémentaires sous forme de prêts.
La situation financière de plusieurs compagnies énergétiques n’a eu de cesse de se dégrader depuis le début de la guerre en Ukraine. Outre les fournisseurs alternatifs, des géants comme Uniper vivent mal les prix élevés des hydrocarbures sur les marchés de gros.
La semaine dernière, le groupe était même contraint de puiser dans ses propres stockages de gaz pour continuer de fournir ses clients. Un porte-parole explique que c’était la meilleure solution contre les prix vertigineux et le manque criant de liquidités de l’entreprise. La fermeture temporaire du gazoduc Nord Stream 1 n’a fait qu’aggraver la situation. Un plan de secours d’urgence pourrait bientôt mettre fin au supplice d’Uniper.
Des discussions en cours entre l’Allemagne et Fortum
L’arrêt temporaire des livraisons russes via Nord Stream 1 a accentué la pression – déjà insoutenable – sur les finances d’Uniper. Selon les analystes de Citigroup et en se basant sur la simulation consommation gaz en Allemagne, l’énergéticien brûlerait jusqu’à 30 millions d’euros de cash par jour, pour acheter du gaz sur le marché au comptant, là où le MWh dépasse 150 euros la semaine dernière.
Dos au mur, la compagnie s’est résolue à puiser dans ses réserves stratégiques. Ce revirement a eu pour conséquence de diminuer les stockages de gaz allemand, au moment même où le pays ambitionne de les remplir à 90 % au 1er novembre. Ces prélèvements d’urgence ont été de courte durée. La Russie a redémarré Nord Stream 1 ce jeudi 21 juillet. Même si le gazoduc n’atteint pas encore sa pleine capacité, ce retour à la normale donne un peu de répit à Uniper.
Le retour des livraisons via Nord Stream 1 coïncide d’ailleurs avec l’annonce d’un plan de secours hypothétique de la part du gouvernement. Reuters affirme d’ores et déjà que Berlin est prêt à contrôler jusqu’à 30 % du capital d’Uniper. L’État s’apprêterait également à adopter des mesures d’apport en « capitaux hybrides », dont la possibilité pour l’énergéticien de répercuter une partie des surcoûts sur les consommateurs. En plus, le prêt de 2 milliards d’euros débloqué par la banque KfW pourrait être relevé à 8 milliards d’euros. Le gouvernement n’a pas confirmé ces rumeurs. Mais le ministère de l’Économie reconnaît que les négociations entre l’État, Uniper et le groupe finlandais Fortum se poursuivent « avec intensité ».
Une lueur d’espoir pour une entreprise en détresse
ImportantLes discussions entre Berlin et Fortum se concentrent sur les mesures de stabilisation, qui combinent des mécanismes de prélèvement sur les factures et des dispositifs d’allègement au profit des consommateurs.
Aucun détail n’a pas encore filtré sur ces mécanismes jusqu’à maintenant.
Néanmoins, la perspective d’un accord entre le gouvernement fédéral et le groupe Fortum, lui-même détenu à 51 % par l’État finlandais, apporte une lueur d’espoir à Uniper. Pour rappel, la Finlande ne cache pas son envie de réduire son exposition à Uniper, une compagnie considérée comme un boulet à Helsinki.
De son côté, Berlin soutient son champion énergétique contre vents et marées et assure qu’il ne le laissera pas tomber. L’Allemagne estime que la faillite d’Uniper – le « Lehman Brothers » du gaz outre-Rhin - entraînera dans sa chute tout le secteur énergétique allemand.
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La rédaction Meilleurtaux