La norme RE2020 sonne le glas du chauffage au gaz dans les logements neufs
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
18 janvier 2022 .
Temps de lecture :
3 min
La réglementation thermique 2012 ou RT2012 a pris fin au 31 décembre dernier. La norme RE2020 prend sa place depuis le 1er janvier. Le nouveau cadre apporte des changements majeurs sur les performances environnementales minimales des constructions neuves. Ces contraintes impacteront fortement les logements chauffés au gaz, appelés à disparaître progressivement.
La Réglementation environnementale 2020 vise à améliorer la performance énergétique et environnementale des constructions neuves. Parmi ses nouveautés figure l’instauration du concept de Bâtiment à énergie positive ou BEPOS : tous les logements neufs devront respecter ce standard et produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
Les constructions BEPOS utilisent des matériaux capables d’accumuler et de restituer la chaleur – une particularité qui limite fortement le besoin de chauffage. Leurs émissions de CO2 sont par ailleurs plafonnées, les autorités voulant privilégier l’efficacité énergétique et réduire l’utilisation de la ventilation et de la climatisation. Très stricte, la RE2020 pourrait amorcer la fin du chauffage à gaz dans les logements.
L’avenir s’assombrit pour le chauffage au gaz
La Réglementation environnementale 2020 n’interdit pas ce système de chauffage de manière explicite. En revanche, ses contraintes se révèlent strictes et excluent d’emblée l’installation de chaudière ou de tout autre système de chauffage fonctionnant grâce à cette source d’énergie. Pour les ménages, cette nouveauté a du bon, connaissant l’évolution du tarif gaz ces derniers mois.
Mais, c’est une mauvaise nouvelle pour les professionnels évoluant dans le secteur. L’Association française du gaz en est bien consciente et a déposé deux recours auprès du Conseil d’État. Le premier consiste à intégrer le biométhane parmi les solutions de remplacement reconnues dans la RE2020. Selon l’AFG, le gaz renouvelable constitue une réelle alternative au gaz fossile dans les endroits où il est impossible d’utiliser une pompe à chaleur. Le deuxième recours concerne le taux d’émission de CO2 de l’électricité et les facteurs d’énergie primaire retenus dans la réglementation. L’AFG estime que ces coefficients ne collent pas vraiment à la réalité et favorisent l’électricité.
EDF ne partage pas ce point de vue : le coefficient d’énergie primaire dans la RE2020 serait déjà supérieur à celle imposée par l’UE et l’électricité française figure bel et bien parmi les plus décarbonées au monde, grâce au nucléaire et à l’apport des énergies renouvelables. Les recours de l’AFG ne devraient pas modifier la trajectoire fixée par la réglementation. Le texte prévoit qu’à partir de 2025, les immeubles résidentiels – dont 75 % utilisent un chauffage au gaz - ne devraient plus émettre plus de 6,5 kg de CO2/m2/an. Avec cette norme drastique, les logements collectifs seront obligés de trouver une alternative au chauffage au gaz.
Une rupture majeure dans l’utilisation du gaz de chauffage
Les conditions appliquées aux logements individuels se veulent plus strictes. Depuis le 1er janvier, le seuil d’émissions de CO2 des maisons neuves est fixé à 4 kg/m2/an. Sur une année, cela représente moins de 0,5 tonne CO2/an pour une maison « moyenne », bien loin des 5 tonnes de CO2/an attribués aux maisons chauffées au gaz. Cette contrainte pèsera sur l’activité des professionnels du gaz, même si ces derniers se montrent confiants.
Selon eux, des solutions techniques utilisant du gaz permettent de ne pas dépasser ce plafond. Le recours à un chauffe-eau thermodynamique couplé à une chaudière à très haute performance constitue l’une de ces alternatives. L’utilisation d’une Pompe à chaleur hybride gaz reste cependant la solution la plus pratique et la mieux adaptée aux logements individuels conformes à la RE2020. 60 % des maisons neuves disposent actuellement d’une pompe à chaleur.
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La rédaction Meilleurtaux