Les ménages allemands modestes plient sous le poids de leur facture énergétique
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
27 janvier 2022 .
Temps de lecture :
3 min
La crise de l’énergie qui frappe l’Europe depuis 2021 devrait se poursuivre cette année. Face à cette perspective, les gouvernements et les associations de défense des consommateurs s’activent pour aider les particuliers et les entreprises à traverser cette période difficile. En Allemagne, les ménages les plus précaires souffrent le plus de cette inflation.
Le prix de l’électricité et du gaz s’est envolé à des niveaux records depuis l’été 2021. Plusieurs facteurs ont contribué à cette hausse, dont :
- La baisse des livraisons de gaz russe ;
- Les tensions géopolitiques à la frontière ukrainienne ;
- Le bras de fer entre l’Allemagne et la Russie au sujet du pipeline Nord Stream 2 ;
- La flambée du cours du carbone.
L’impact de cette crise s’est fait ressentir dans l’ensemble de l’Union européenne, surtout par les familles bénéficiaires des minima sociaux. En Allemagne, ces ménages modestes peinent à régler leur facture d’électricité et de gaz, en dépit des aides versées par le gouvernement.
Des pressions grandissantes sur les ménages modestes
Peu protégés contre l’envolée des prix des matières premières, plusieurs fournisseurs d’énergie ont fait faillite en Allemagne l’année dernière. Au total, 39 fournisseurs alternatifs sur les 2 400 recensés outre-Rhin ont fermé leurs portes. Les autres fournisseurs ont récupéré les contrats de ces entreprises. Seul problème : ils appliquent un tarif gaz différent aux nouveaux clients.
C’est le cas de la société Gasag, qui facture 7,98 centimes le kWh à ses clients existants, contre 18,25 centimes/kWh pour les clients récupérés auprès d’un fournisseur qui a fait faillite. Selon un responsable du groupe, cette différence s’explique par les achats de gaz sur les marchés au jour le jour rendus obligatoires pour satisfaire la demande de la nouvelle clientèle. Cette différenciation cristallise les débats en Allemagne. Les réclamations des clients transférés pour cause d’augmentations tarifaires ont été multipliées par quatorze en un an et celles liées aux ruptures de contrat ont été multipliées par neuf.
L’association allemande de défense des consommateurs monte au créneau et appelle les fournisseurs à cesser cette pratique. Elle demande aussi au gouvernement de coalition de :
- Supprimer la taxe EEG ;
- Compléter les aides aux ménages modestes par les recettes provenant de la taxe carbone.
D’après l’association, ces mesures d’urgence enlèveraient une grande partie des charges énergétiques qui pèsent sur les ménages allemands les plus modestes.
Des budgets énergétiques plombés par l’inflation
En 2021, les tarifs du gaz et de l’électricité ont augmenté respectivement de 46,6 % et 18,4 %. Cette tendance devrait se poursuivre cette année, si l’on se fie aux données des fournisseurs de base en Allemagne. En janvier et février, les observateurs notent une augmentation moyenne de 27 % et de 15 % des tarifs de gaz et d’électricité.
Cette nouvelle inflation menace surtout les ménages les plus modestes, qui dépendent des allocations gouvernementales pour régler leur facture énergétique. En 2021, les aides versées par les pouvoirs publics couvrent à peine deux tiers des frais d’électricité et de gaz. Les foyers à bas revenus devaient prélever 94 euros en moyenne sur d’autres postes de dépenses pour payer leur facture.
Cette année, le manque à gagner dû à l’inflation énergétique s’élève à 139 euros pour ces familles. À cette augmentation s’ajoute la hausse globale des prix du marché, qui atteint 5,3 % en décembre et 3,1 % sur l’ensemble de l’année 2021. Cette forte inflation réduit le pouvoir d’achat des 5,5 millions de ménages bénéficiaires de minima sociaux.
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La rédaction Meilleurtaux