Le gaz se place au centre de la situation géopolitique européenne
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
5 janvier 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Les tensions et les conflits politiques sont des facteurs incitant à une instabilité des prix de l’énergie. La Russie tient une place de premier choix dans le schéma d’approvisionnement gazier européen. Une position dont il peut jouir pour s’assurer la « docilité » des pays clients. L’augmentation des prix de ces derniers temps peut y trouver une explication.
L’évolution des prix de l’énergie a défié tous les pronostics. Une situation qui fait le bonheur des exportateurs de gaz, dont la Russie. Si cette flambée trouve son origine sur la forte demande lors de la reprise économique, elle fut aggravée par les dissensions qui ont opposé la Russie et l’Ukraine, en impliquant l’UE.
Dernièrement, le prix du MWh s’élevait à 135,20 euros. Quoique légèrement en baisse, il reste toutefois astronomique. Du fait de sa cherté, les pays européens ne peuvent optimiser la gestion de leurs réserves de gaz, qui atteignent seulement 60 % de leur capacité.
La Russie tient les clefs de l’approvisionnement en gaz
Chaque site comparateur gaz a retracé la flambée des prix du gaz naturel sur le marché. Le contexte actuel a renforcé la position de la Russie sur l’échiquier européen. Les observateurs du marché attirent l’attention sur un fait intéressant : il y a une nette diminution du volume de gaz qu’elle fournit ces derniers temps. Un moyen subtil de rappeler qu’elle peut à tout moment stopper l’approvisionnement et mettre l’Europe dans une situation des plus inconfortables.
Un nouveau pipeline acheminant le gaz russe en destination de l’Allemagne est en cours en négociation. La Russie soutient mordicus que l’approvisionnement à travers ce canal commencera dès janvier prochain. Un représentant de Commerzbank reste sceptique sur une ouverture prochaine de ce gazoduc tant que les tensions actuelles ne seront pas résolues.
L’Allemagne, le principal bénéficiaire du projet, par l’intermédiaire de son chancelier Olaf Scholz, ne prévoit la mise en marche de Nord Stream 2 qu’à partir de juillet 2022. Moscou table sur la flambée des prix comme facteur incitatif à une certification et au lancement prochain du gazoduc.
L’évolution des tensions géopolitiques actuelles sur le sol européen
La Russie n’a pas encore clairement formulé ses intentions. Pourtant, son président a ordonné le déplacement d’une troupe importante à la frontière ukrainienne. Serait-ce les prémices d’une nouvelle invasion, une provocation ou une démonstration de force ? Dans l’incertitude, l’Union européenne a fait part de son soutien vis-à-vis des Ukrainiens. Elle prévoit des sanctions exemplaires pour tous actes de violation de la souveraineté de l’Ukraine par l’armée russe. Cette situation tendue a favorisé un bond du prix des gaz.
Par le projet Nord Stream 2, Moscou mise sur un approvisionnement de l’Europe, sans devoir transiter par l’Ukraine. Une manière de priver ce pays d’une source de revenus importante. Cette situation ravit la Biélorussie, qui garde une dent contre l’UE depuis que cette dernière a prononcé des mesures punitives à son encontre le mois dernier. Un geste de Gazprom incite à croire cependant que la situation s’améliore. En effet, ce fournisseur approvisionnera l’Allemagne à hauteur de 30 % à travers un gazoduc transitant par la Pologne.
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La rédaction Meilleurtaux