Des bouleversements touchent la production d'énergie allemande
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
12 janvier 2022 .
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3 min
Depuis dix ans, après le drame de Fukushima, l’Allemagne a fermement affiché son intention de sortir progressivement du nucléaire. Les derniers réacteurs seront arrêtés à la fin de l’année 2022. Mais, entre la hausse des prix du gaz et l’insuffisance des énergies renouvelables, le pays se tourne vers les combustibles fossiles, à forte émission de carbone.
L’Allemagne, en déclenchant le processus visant à fermer définitivement ses centrales nucléaires, veut bannir cette énergie de sa production. Si trois réacteurs ont été arrêtés fin décembre, trois autres connaîtront alors le même sort d’ici fin 2022.
Cependant, le pays aura encore fort à faire au sujet des déchets radioactifs, issus des centrales nucléaires. La production d’électricité allemande, privée de l’énergie nucléaire, devra s’adapter au mieux à sa nouvelle situation. Un défi d’autant plus difficile qu’il doit tenir compte des conjonctures autour du coût du gaz et la baisse du renouvelable. Autant de causes expliquent le recul de l’Allemagne dans les efforts de transition énergétique.
Une production électrique dominée par les combustibles fossiles
La géopolitique a une incidence sur le marché. Pour preuve, la situation tendue entre la Russie, grand exportateur de gaz, et l’Ukraine a influé sur le coût de ce dernier. Une instabilité aggravant une hausse énergétique, consultable depuis plusieurs semaines sur tout comparateur gaz. L’Allemagne a alors réduit de 38,9 % sa production électrique à partir de ce combustible. En revanche, les combustibles fossiles, notamment le charbon et le lignite, ont été utilisés pour compenser les diminutions de production. Ils représenteraient actuellement 31,9 % de la consommation du pays.
Les réacteurs nucléaires allemands ont longtemps figuré parmi les plus performantes du monde. Leur production avoisinait les 6 % de la consommation de l’Allemagne. Pourtant, le pays a déjà entamé sa marche vers l’arrêt total de ses centrales nucléaires. Un pari des plus risqués, compte tenu de sa situation énergétique actuelle, alors que le nucléaire fournit plus de 11 % de l’électricité allemande. Il continue d’héberger des industries dont les activités tournent autour de cette énergie.
Manque d’alternative viable pour basculer vers l’énergie verte
Avec son recul dans le processus de transition énergétique, l’Allemagne s’est posée comme objectif d’inverser cette tendance : l’apport des énergies renouvelables dans la consommation sera doublé avant l’échéance fixée en 2030.
Cependant, d’après les chiffres donnés par Destatis, l’office allemand de la statistique,
Important La contribution actuelle de l’hydraulique et du solaire dans l’approvisionnement électrique allemande n’a augmenté que de 5 %, alors que les éoliennes ont connu une chute de 16,6 %.
En tenant compte de ces données, l’Allemagne a encore beaucoup à faire pour réalilser ses objectifs.
En 2019, l’émission carbone du pays n’a diminué que de 35,1 %. Récemment, le gouvernement, par l’intermédiaire du ministre fédéral de l’Économie et du Climat, a reconnu qu’il y a une forte probabilité de ne pas atteindre les objectifs de cette année 2022, voire pour l’année 2023.
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La rédaction Meilleurtaux