La France nuance l’impact de la crise ukrainienne sur son approvisionnement en gaz
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
21 février 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Les tensions géopolitiques à la frontière ukrainienne se répercutent sur les livraisons de gaz russe et sur les prix de gros en Europe depuis l’automne dernier. Alors que la menace d’une guerre s’épaissit, la France s’inquiète d’une possible suspension du flux de gaz provenant de Russie. Le gestionnaire du réseau se veut rassurant malgré tout.
Ces dernières semaines, les services de renseignement occidentaux multiplient les avertissements sur une possible invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie. Le pays de Poutine nie toutes ces accusations. Les mouvements de troupes à la frontière ukrainienne, en mer Noire et en Biélorussie entreraient dans le cadre des exercices militaires annuels des forces russes. Qu’importe qui a raison, ces démonstrations de force exacerbent les tensions – déjà fortes – sur les prix du gaz naturel en Europe. Dans ce contexte brûlant, GRTgaz joue l’apaisement. Le gestionnaire du réseau français affirme que l’approvisionnement du pays n’est pas menacé. Du moins, pour le moment.
Une trajectoire inconnue en cas d’invasion russe
Thierry Trouvé, président de GRTgaz, s’est exprimé sur la question de la crise ukrainienne et de son impact sur les prix et l’approvisionnement en gaz de la France. Il reconnaît d’emblée que la situation actuelle est explosive. Il suffit de voir les niveaux de prix affichés sur n’importe quel comparateur gaz pour s’en apercevoir. Pourtant, la situation risque de s’empirer en cas d’attaque russe sur l’Ukraine. Si ce scénario catastrophe se réalise, le gestionnaire s’attend à des « perturbations » beaucoup plus importantes et imprévisibles.
Selon le patron de GRTgaz, la France et l’Europe entreraient alors dans un monde « inconnu », sans fournir plus de précisions. Les craintes de ce haut responsable font écho aux avertissements du ministre de l’Énergie du Qatar. Début février, Mohamed Arkab, a prévenu l’UE de l’incapacité de son pays à compenser le vide laissé par la Russie en cas de guerre. Pourtant, la monarchie du Golfe joue déjà un rôle majeur dans la stabilisation des prix du gaz en Europe, surtout en France. Le Qatar exporte massivement du GNL en France. Ses livraisons permettent à l’Hexagone de soutirer moins de gaz de ses réserves stratégiques par rapport à l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas, par exemple.
Le GNL provenant du Qatar – et d’autres fournisseurs – est regazéifié dans des terminaux méthaniers, comme ceux de Montoir-de-Bretagne et de Fos-sur-Mer. Grâce à ces importations, les stocks de gaz français restent à 33 % au 31 janvier 2022, contre près de 95 % au début de l’hiver.
Une exposition moindre comparée aux voisins européens
Lors de son intervention, le patron de GRTgaz souligne la faible dépendance de la France vis-à-vis du gaz russe – et du gaz naturel en général. Ce combustible fossile représente un peu plus d’un cinquième de la consommation énergétique du pays. L’essentiel du gaz consommé dans l’Hexagone provient de la Norvège, qui assure plus d’un tiers des importations.
La Russie fournit 17 % seulement des importations françaises de gaz naturel. En comparaison, la Macédoine du Nord importe 100 % de ses besoins en gaz auprès de la Russie, contre :
- 49 % pour l’Allemagne ;
- 94 % pour la Finlande ;
- 46 % pour l’Italie.
En raison de cette faible exposition, GRTgaz n’a aucune inquiétude particulière pour l’approvisionnement en gaz de la France. Néanmoins, le gestionnaire assure qu’il surveille en permanence l’évolution de la situation.
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La rédaction Meilleurtaux