La Russie brandit à nouveau la menace du gaz sur la Moldavie et sur l’Europe
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
7 décembre 2022 .
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- Publié le par Meilleurtaux Energie
Même après l’invasion russe, l’Ukraine accepte toujours le transit sur son territoire des molécules de Gazprom destinées aux pays européens. Cette situation délicate n’a jamais causé de problèmes entre les deux pays, sauf récemment. Prétextant un pompage illégal dans les pipelines, la Russie menace de réduire les volumes qui passent par les territoires contrôlés par Kiev.
- Depuis le début du conflit russo-ukrainien, la Russie se sert de son influence sur le système énergétique européen pour répondre aux sanctions à son encontre.
- La Russie a par exemple mis à exécution ses menaces contre la France, le Danemark, les Pays-Bas et la Lituanie.
- Presque toutes les livraisons de gaz de la Moldavie passent par l’Ukraine et Moscou menace également de les stopper actuellement.
« L’opération spéciale » menée en Ukraine par la Russie a bouleversé l’organisation du système énergétique en Europe. En réaction à l’attaque pilotée par le Kremlin, l’Union européenne se presse d’abandonner progressivement ses achats d’énergies fossiles auprès des compagnies russes. Toutefois, les Vingt-Sept reconnaissent qu’un embargo total sur les produits énergétiques russes est presque impossible en l’état actuel des choses.
Plusieurs États européens continuent d’importer du gaz russe. Comme à son habitude, Moscou se sert de cette dépendance pour faire pression sur les pays qui osent critiquer la guerre qu’elle mène contre Kiev. La Moldavie vient d’en faire l’expérience.
L’énergie comme levier de pression sur l’Europe
Depuis le début de la guerre, la Russie use de son influence sur le système énergétique européen pour répondre aux sanctions décidées par le bloc occidental. Avant février, Gazprom et ses filiales fournissent plus d’un tiers des besoins européens en matière d’estimation consommation gaz. Cette part monte même jusqu’à 50 % en Allemagne et à plus de 90 % en Lettonie et en Finlande. En quelques mois, les Vingt-Sept ont fait l’effort de diversifier leurs sources d’approvisionnement et d’augmenter les achats de GNL.
Résultat : la Russie ne fournit plus que 10 % du total du gaz importé dans l’UE à fin novembre. En réponse au désengagement des Européens, Moscou a menacé à maintes reprises de stopper totalement ou de réduire les livraisons de gaz via les gazoducs encore opérationnels. Parfois, ces avertissements ont été mis à exécution, comme c’était le cas avec le Danemark, la France, la Lituanie et les Pays-Bas entre autres. Fin novembre, Gazprom utilise la même stratégie sur la Moldavie, dont la quasi-totalité des livraisons de gaz passe par l’Ukraine.
Une accusation sans preuve et une menace d’interruption
La Moldavie, une république autrefois membre de l’URSS, n’a pas les moyens techniques et financiers de diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz. Ses 2,6 millions d’habitants continuent ainsi de se chauffer au combustible bleu fourni par la Russie à travers le point de passage de Soudja, à la frontière ukrainienne. Durant la dernière semaine de novembre,
ImportantGazprom accuse l’Ukraine de « siphonner » un peu plus de 52 millions de mètres cubes de gaz destinés à Chisinau.
La compagnie a menacé de réduire les volumes transportés dans le gazoduc ukrainien à partir du 28 novembre, si Kiev continue ses méfaits supposés.
Seulement, l’accusation est contestée par la Moldavie, qui affirme recevoir la totalité des volumes quotidiens prévus dans le contrat avec l’énergéticien. Selon Chisinau, les 52 millions de m³ soi-disant « volés » par l’Ukraine sont des réserves techniques stockées dans des entrepôts ukrainiens. En réalité, la menace de Gazprom concerne les livraisons vers l’Europe qui passent par l’Ukraine. Chaque jour, plus de 43 millions de m³ de molécules empruntent ce dernier circuit d’approvisionnement encore opérationnel, après l’arrêt des livraisons par les pipelines Nord Stream.
Depuis le début de la guerre, la Russie use de son influence sur le système énergétique européen pour répondre aux sanctions décidées par le bloc occidental.
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La rédaction Meilleurtaux