La France veut construire un nouveau terminal de GNL
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
13 avril 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Bien que moins dépendante du gaz russe que l’Allemagne et d’autres pays de l’UE, la France souhaite réduire davantage sa vulnérabilité aux produits énergétiques de Russie. En effet, pour renforcer ses capacités de regazéification, le pays demande à TotalEnergies d’installer un nouveau terminal de GNL dans le port du Havre.
En mars, la France a accueilli 16 méthaniers transportant du gaz naturel liquéfié américain. Elle devient par la même occasion le principal acheteur de GNL américain dans le monde, devant l’Espagne et le Royaume-Uni, qui ont reçu respectivement 15 et 12 cargaisons. Cette position surprend peu les observateurs, compte tenu des capacités de regazéification du pays.
L’Hexagone dispose de quatre terminaux d’importation de GNL, dont :
- Deux à Fos-sur-Mer ;
- Un à Montoir-de-Bretagne ;
- Un à Dunkerque.
Échaudés par le chantage russe pendant le conflit ukrainien, les pouvoirs publics ambitionnent d’augmenter les capacités d’importation en GNL du pays. Cette mission a été confiée à :
- TotalEnergies ;
- GRTgaz.
Des travaux d’urgence pour pallier une éventuelle rupture d’approvisionnement
Les discussions concernant la construction d’un nouveau terminal de GNL en France semblent en bonne voie. Le projet en question porte sur une nouvelle capacité de regazéification, qui sera installée dans le port du Havre. Sur un comparateur gaz, cette infrastructure permettra d’importer 3,9 millions de tonnes de GNL par an, soit environ 50 TWh/an.
On est encore loin des 130 TWh/an du site de Fos-sur-Mer. Cette énorme différence s’explique par la configuration de la nouvelle installation envisagée par l’État. Il s’agit en effet d’un terminal méthanier flottant, positionné au bout d’un quai du port du Havre. Les méthaniers s’amarreront à couple sur cette unité flottante, qui se chargera de transborder puis de regazéifier le GNL. Ce type d’infrastructure demande moins de temps de construction et coûte moins cher qu’un terminal terrestre.
On peut le repositionner également sur d’autres sites, en fonction des besoins. Néanmoins, le délai de mise en service d’une unité de regazéification flottante varie de 12 à 18 mois, selon un responsable du Groupe international des importateurs de GNL. Une source proche du dossier affirme que les travaux autour de ce terminal flottant seront accélérés. TotalEnergies, GRTgaz et les autres parties prenantes auraient conscience de l’urgence de la situation, la Russie pouvant à tout moment décider de stopper son approvisionnement en gaz vers l’Europe.
Un terminal stratégique pour réduire la dépendance au gaz russe
Jean-François Carenco, président de la CRE, défend fermement le bien-fondé de ce projet gazier. Selon lui, cette infrastructure jouera un rôle déterminant dans les efforts fournis par la France pour réduire ses importations de gaz russe. Le président de la Commission de régulation de l’énergie espère que les autorités accélèrent les procédures d’autorisations environnementales et administratives du chantier, afin de le mettre en service d’ici un an. Cette perspective enchante moyennement les défenseurs de l’environnement, dont certains redoutent déjà que ce terminal s’installe durablement dans le port du Havre.
Haropa Port, GRTGaz et TotalEnergies ne se sont pas encore exprimés au sujet de leur participation à ce projet. On sait en revanche que la France et ses partenaires de l’UE misent beaucoup sur le GNL pour remplacer une partie des livraisons russes. Selon les estimations de la Commission européenne, les 27 pourraient augmenter leurs importations à court terme de 50 milliards de mètres cubes.
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La rédaction Meilleurtaux