Les fournisseurs victimes de l’engouement pour le stockage de gaz
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
14 avril 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Quelque 95 % des capacités de stockage de gaz ont déjà été souscrites pour 2022. Des térawattheures que chaque fournisseur engagé devra remplir à hauteur de 85 % malgré la hausse fulgurante des prix sur le marché européen et qui ne pourront pas compter sur une hausse des prix au détail pour renflouer les caisses.
Les 16 sites de stockage de gaz en France ont vu 95 % de leurs capacités souscrites après les ventes aux enchères en début d’année 2022. Mais la guerre en Ukraine risque de mettre à mal les fournisseurs qui ont obligation de remplir chaque capacité souscrite à 85 %. En effet, les prix sur le marché européens ont atteint des sommets avec pas moins de 100 euros le mégawattheure. Les fournisseurs devraient donc investir une dizaine de milliards d’euros pour s’approvisionner et le gel des tarifs imposé par le gouvernement n’améliore rien.
Des risques de pénurie moindres
Les sites comparateur gaz ne devraient pas faire de mauvaises surprises aux consommateurs français pour 2022 malgré la situation actuelle. À la sortie de la période hivernale, au mois de mars dernier, les 16 sites de stockage enregistraient encore un niveau de 21 %. Un chiffre relativement élevé comparé à la même période l’année dernière. Mais encore, ce sont quelque 95 % des 130 térawattheures qui ont été souscrits à la suite de la mise aux enchères des capacités de :
- Storengy ;
- Géométhane ;
- Teréga.
Il convient de rappeler que le stockage du gaz permet aux fournisseurs d’assurer l’approvisionnement des ménages français en gaz, notamment pendant les périodes hivernales. Il ne représente pas moins de 25 % de la consommation annuelle.
Un approvisionnement plus compliqué que prévu
Les fournisseurs d’énergie (ENI, Engie, etc.) ont pour obligation de remplir les capacités souscrites à 85 % sous peine d’être exposés à des pénalités. Cela représentera pourtant un gros investissement pour eux. La guerre en Ukraine a provoqué un boom des tarifs du gaz sur le marché européen. L’année 2022 est l’année de tous les records avec des prix qui ne passent plus en dessous de la barre des 100 euros le mégawattheure, pouvant atteindre les 200 euros.
Pour remplir les stockages à 85 %, il faudra débourser dans les 10 milliards d’euros, avec le cours actuel. Un chiffre cinq fois plus élevé que la normale, d’après la Commission de régulation de l’énergie. Une situation qui risque d’empirer avec la sortie prochainement d’un arrêté qui reportera l’obligation de souscription à 100 %. Le gouvernement pourrait même contraindre les fournisseurs de stockage à assurer l’approvisionnement des capacités non souscrites si la crise perdure.
Plus de peur que de mal chez les consommateurs
La France peut se vanter de la rapidité des souscriptions aux capacités de stockage. Une situation qui s’expliquerait, d’après le gouvernement, par le fait que les ventes aux enchères aient été réalisées avant que la guerre n’éclate en Ukraine. Une chance que d’autres pays, comme l’Italie, n’ont pas eu. Mais les prix actuels risquent de calmer l’engouement des fournisseurs d’énergie.
En temps normal, les ménages français, clients finaux, devraient craindre une hausse considérable de la facture de gaz avec la situation actuelle. Mais, cela ne devrait pas être le cas grâce au gel du gaz, un dispositif qui a été déployé en septembre dernier.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux