Nord Stream souffle le chaud et le froid sur le marché du gaz
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
31 août 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Six mois après l’invasion de l’Ukraine, l’Union européenne a réduit significativement ses importations de pétrole et de gaz en provenance de Russie. Néanmoins, les volumes acheminés via le gazoduc Nord Stream 1 occupent toujours une place stratégique dans la consommation de plusieurs pays, surtout l’Allemagne. Et les péripéties autour de ce pipeline font fluctuer les prix.
L’Allemagne a suspendu les procédures de certification du gazoduc Nord Stream 2, deux jours avant le début de la guerre en Ukraine. Depuis, l’essentiel du gaz livré en Europe transite par Nord Stream 1. Ce réseau de tuyaux longs de 1 222 km traverse la mer Baltique et se connecte aux infrastructures européennes au niveau de Lubmin, en Allemagne. En temps normal, cette infrastructure peut transporter jusqu’à 55 milliards de m³ de gaz naturel, soit plus d’un dixième de la consommation annuelle de l’Union européenne. Ce pipeline influence beaucoup la perception des prix du gaz sur le marché.
Le TTF néerlandais de retour au sommet
Après l’accalmie de cet été, les analystes s’attendaient logiquement à un retour à la hausse des prix du gaz, en tenant compte d’une simulation consommation gaz normale. Les besoins devant augmenter cet hiver, la demande s’accroîtra, tout comme les prix.
En revanche, les experts ne s’attendaient pas à ce que le gaz s’approche de son record historique avant la rentrée. Le jeudi 25 août,
ImportantLe TTF néerlandais – l’indice de référence du combustible bleu – est monté jusqu’à 324 euros/MWh, avant de terminer la journée à 315,11 euros.
À ce rythme, le record de 345 euros/MWh établi en mars devrait être battu dans les prochains jours.
Une nouvelle fois, le gazoduc Nord Stream 1 se trouve au cœur des tensions sur le cours du gaz naturel. La semaine dernière, Gazprom a annoncé la suspension pendant trois jours des livraisons à travers ce pipeline. Le géant russe justifie cet arrêt par des opérations de « maintenance » indispensables au bon fonctionnement de l’installation. Cette interruption aura lieu du 31 août jusqu’au 2 septembre. Il s’agit de la deuxième coupure de l’approvisionnement via Nord Stream 1 depuis le début de la guerre en Ukraine.
Européens et Russes se renvoient la responsabilité
Ces prix élevés affecteront à moyen terme le portefeuille des fournisseurs, des distributeurs et, dans une moindre mesure, de millions de familles européennes. Ni la Russie ni l’Union européenne ne veulent être tenues comme responsables de ce surcoût. Dès l’annonce de la suspension, des responsables européens accusent la Russie de faire du chantage au gaz pour alléger les sanctions votées par l’UE. De son côté,
ImportantMoscou nie en bloc et évoque plutôt des complications liées aux restrictions imposées à l’économie russe.
Gazprom estime que les régimes de sanctions au Royaume-Uni et dans l’UE empêchent la livraison de la turbine de compression réparée au Canada et stockée dans l’usine Siemens de Mülheim, en Allemagne, depuis fin juillet. L’État allemand botte en touche immédiatement. Le chancelier Olaf Scholz martèle que la livraison sera faite dès l’obtention d’informations douanières afférentes à la pièce en question. Pour rappel, l’absence de cette turbine de compression serait déjà à l’origine des limitations du volume acheminé par Nord Stream 1. Après le premier arrêt « technique », le pipeline fonctionne à 40 % de sa capacité réelle, puis à 20 % à partir de fin juillet.
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La rédaction Meilleurtaux