Le gaz se rapproche de nouveau de son record historique
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
30 août 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Dans les semaines qui suivent le début de la guerre en Ukraine, les marchés de l’énergie s’emballent. Début mars, le gaz atteint même un sommet à 345 euros/MWh en séance. Après quelques mois sans agitation, le combustible bleu retrouve ces sommets vertigineux, en raison du conflit ukrainien et des conditions météorologiques défavorables.
Ces dernières semaines, analystes et responsables gouvernementaux multiplient les avertissements concernant un hiver périlleux sur le plan énergétique. Malgré ces efforts considérables, l’Union européenne reste exposée aux livraisons de gaz russe.
En cas de tensions extrêmes, les décisions de Moscou pourraient causer une pénurie de gaz préjudiciable sur l’économie et sur le quotidien de millions d’Européens. Cette perspective exacerbe les tensions, déjà fortes, sur les marchés financiers. Les prix du gaz sur le TTF néerlandais se remettent à évoluer à des niveaux effarants. Il convient de noter qu’en plus de la guerre, d’autres externalités négatives perturbent le marché.
Renforcer les mesures d’économie d’énergie
Le tarif gaz s’envolera vers de nouveaux records cet hiver : c’est désormais un fait quasiment acquis. Presque tous les analystes en sont convaincus, en dépit de la vitesse de remplissage des réserves stratégiques dans l’Union européenne. Même si la Russie a réduit ses livraisons à travers Nord Stream 1, les États européens devraient dépasser l’objectif de 80 % de taux de remplissage au premier novembre.
Mi-août, les stocks sont reconstitués à plus de 75 %, alors que la moyenne des cinq dernières années plafonne à 62 % en cette période. Malgré ces prévisions optimistes, les Européens ne baissent pas la garde.
En Allemagne, le gouvernement met en œuvre plusieurs dispositifs visant à diminuer sa consommation de gaz dans les plus brefs délais. Le chauffage des bureaux et des bâtiments de travail est limité ; les enseignes lumineuses seront éteintes pendant la nuit. De même, les piscines chauffées au gaz ou à l’électricité seront interdites dès le 1er septembre. Le pays multiplie aussi les accords d’approvisionnement avec les principaux producteurs de GNL, dont :
- Le Qatar ;
- Les États-Unis ;
- L’Australie.
La tâche est loin d’être aisée : la Chine, le Japon et la Corée du Sud achètent aussi plus de volumes de GNL pour faire face à la sécheresse exceptionnelle qui frappe l’Asie. Outre ces complications, le gazoduc Nord Stream 1 fonctionne toujours à 20 % de sa capacité et subira même un nouvel arrêt de 3 jours début septembre.
Une inflation alimentée par les facteurs météorologiques
La consommation de gaz en Asie n’est pas la seule qui ait augmenté à cause des fortes chaleurs. En Europe, les températures élevées de cet été ont asséché les principales voies navigables, essentielles au transport du charbon et du pétrole. Le transport fluvial sur le Rhin a été particulièrement affecté, alors que cet axe joue un rôle crucial pour l’approvisionnement en énergie du bassin industriel allemand. Résultat, les énergéticiens font appel aux centrales à gaz pour répondre à la demande.
Tous ces facteurs alimentent la pression sur les prix de la précieuse molécule. Le jeudi 25 août, le TTF néerlandais s’est envolé jusqu’à 324 euros/MWh en séance. Même si les cours tombaient à 250 euros ou moins dans les prochains jours, les prix seront toujours 11 fois supérieurs à la moyenne des cinq étés précédents. À ce rythme, le MWh pourrait se négocier à 347 euros cet automne, avertit Gazprom.
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La rédaction Meilleurtaux