Les collectivités face au casse-tête des contrats d’approvisionnement en électricité
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
18 octobre 2022 .
Temps de lecture :
3 min
À l’image de milliers de consommateurs particuliers, plusieurs collectivités doivent renégocier leur contrat d’approvisionnement en électricité avant le 31 octobre. Des municipalités craignent de subir une forte hausse des factures, compte tenu de l’envolée des prix sur le marché de gros. Pour les fournisseurs d’énergie et le gouvernement, cette appréhension est exagérée, en partie du moins.
Fin août, le mégawattheure d’électricité livrable dans trois mois – soit en novembre et décembre – coûte plus de 1 000 euros sur les marchés de gros français. En Allemagne, la même quantité s’échange autour de 950 euros durant la même période. À l’époque, ces tarifs suscitent l’inquiétude chez les collectivités dont le contrat d’électricité prend fin en octobre. Certaines mairies ont commencé à se plaindre ouvertement d’une multiplication par 32 du prix de leur facture d’électricité. C’est notamment le cas de la municipalité de Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis. Dans les faits, la situation des collectivités est plus nuancée.
Des difficultés contrastées selon les municipalités
Les déclarations du maire de Neuilly-sur-Marne ont fait le buzz, à juste titre. Selon lui, le prix du kwh et du mégawattheure serait multiplié par 32, si la ville choisit de s’approvisionner au prix du marché. L’édile n’est pas le seul à crier son désarroi sur les réseaux sociaux. D’autres élus bretons ont en fait de même. Cela étant, toutes les villes et communes de France ne sont pas logées à la même enseigne. L’Association des maires de France note que les situations des collectivités sur la question énergétique sont « hétérogènes ». L’AMF déplore notamment les graves difficultés rencontrées par les municipalités qui étaient déjà fragiles avant le début de cette crise de l’énergie.
ImportantL’association évoque aussi le cas des grandes villes et des villes moyennes, qui ne bénéficient pas des aides gouvernementales alors qu’ils doivent payer des « charges de centralité ».
Ces frais correspondent aux coûts de fonctionnement de certaines infrastructures utilisées par un large territoire, comme les :
- Théâtres ;
- Piscines olympiques ;
- Palais de congrès.
Pour l’AMF, la situation de certaines municipalités est délicate, sans être aussi désespérée que le laissent entendre certains élus. L’Association des petites villes de France ne dit pas le contraire. L’APVF chiffre l’ augmentation des dépenses énergétiques des communes à 50 %. Pour les Intercommunalités de France, la hausse des factures varie entre 100 à 400 % pour environ trois quarts des groupements de communes.
Les aides gouvernementales et les contrats long terme
Aux élus qui doivent renégocier leur contrat, les fournisseurs d’énergie et les responsables gouvernementaux rappellent que des échappatoires existent. Vincent Maillard, président fondateur de Plüm Énergie, évoque notamment les économies pouvant être réalisées avec les contrats d’approvisionnement à moyen ou long terme. Selon lui, les municipalités limiteront la hausse de leur facture si elles choisissent un engagement sur deux ans ou plus.
Au sein du gouvernement, on met l’accent sur les aides accessibles à plus de 28 000 communes. Parmi ces mesures se trouve le bouclier tarifaire, une protection qui peut aider les communes avec moins de 10 agents et dont le budget ne dépasse pas 2 millions d’euros. De leur côté, les groupements de communes peuvent prétendre à la compensation de 70 % des surcoûts énergétiques. Le gouvernement promet une enveloppe de 430 millions d’euros pour ce filet de sécurité.
Écrit par
La rédaction Meilleurtaux