La crise énergétique menace la rentabilité des trains régionaux
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
3 novembre 2022 .
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- Publié le par Meilleurtaux Energie
Éléments essentiels du transport public entre les petites villes de France, les trains régionaux souffrent aussi de l’augmentation incontrôlée des prix de l’énergie. Alors que les billets ont peu augmenté, les opérateurs font face à une hausse significative des coûts d’exploitation, y compris le droit de péage. Certaines régions envisagent de fermer quelques lignes.
La construction, la gestion et la maintenance de l’infrastructure ferroviaire en France incombent à SNCF Réseau. Toutes les compagnies qui utilisent les voies ferrées sous la responsabilité de cette entreprise publique paient des droits annuels. Ces derniers varient en fonction de plusieurs facteurs, dont :
- Le coût de l’énergie ;
- L’inflation ;
- Le coût des matières premières ;
- L’évolution des salaires.
Les régions qui organisent des transports en commun s’acquittent aussi de ce droit de péage. Seulement, avec l’inflation constante du prix de l’énergie, cette charge pèse de plus en plus lourd sur leur budget, surtout en l’absence d’aide du gouvernement.
Une nécessaire transformation du système ferroviaire
L’année dernière, l’État a décidé de débloquer une enveloppe de 170 millions d’euros par an à toutes les entreprises de fret ferroviaire jusqu’en 2024. Le transport de personnes ne bénéficie d’aucune aide spéciale comparable. Cela vaut aussi pour les lignes ferroviaires ouvertes par les régions afin d’enrichir l’offre de transport public sur leur territoire. Or, avec l’envolée des prix de l’électricité et une estimation consommation électrique inchangée, voire en hausse sur ces lignes, le maintien de ces lignes de TER devient de plus en plus compliqué. Les conseils régionaux ont peu de marge de manœuvre, connaissant la pression qui pèse sur SNCF Réseau.
La compagnie nationale en charge des voies ferrées a l’obligation de retrouver un niveau de trésorerie positif d’ici 2024. Pour atteindre cet objectif, elle s’emploie à rationaliser ses méthodes de gestion, même si cela implique d’augmenter les frais facturés aux utilisateurs du réseau. Cette perspective est même inévitable, à cause de la crise de l’énergie.
ImportantSNCF Réseau anticipe un surcoût de 1,6 à 1,7 milliard d’euros lié à la flambée de la facture d’électricité en 2023.
La moitié de ce coût provient des trains régionaux. Cette surcharge est bien au-dessus des moyens des opérateurs régionaux, dont plusieurs réclament un soutien gouvernemental ou, du moins, une révision du système de répartition des coûts d’utilisation des voies ferrées.
De possibles fermetures de lignes TER en perspective
L’augmentation du droit de péage demandé par SNCF Réseau inquiète évidemment les régions. Cette hausse sera de 8 % à partir de 2024, selon les prévisions de la compagnie nationale. Pour les opérateurs régionaux, un tel surcoût impactera défavorablement les finances déjà tendues du transport ferroviaire régional.
Pour le président du Conseil régional du Grand Est, cette situation donne matière à réflexion sur le maintien ou non de certaines lignes de TER. Cette perspective est clairement une mauvaise nouvelle, sachant l’importance des trains régionaux conventionnés pour les habitants des villes et des territoires éloignés des grands centres urbains.
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La rédaction Meilleurtaux