Le réacteur EPR finlandais enfin opérationnel
Écrit par La rédaction Meilleurtaux .
Mis à jour le
28 mars 2022 .
Temps de lecture :
3 min
Présenté comme le fleuron de l'industrie nucléaire française, le réacteur EPR a enchaîné les déboires financiers et les mésaventures techniques depuis ses débuts. L'annonce de la mise en service du réacteur d'Olkiluoto-3, en Finlande, apporte un immense soulagement aux défenseurs de ce projet. Areva peut maintenant se concentrer sur l'EPR de Hinkley Point et de Flamanville.
L'EPR finlandais appartient à la troisième génération de réacteur nucléaire à eau pressurisée développée par Framatome et Siemens à partir des années 1990. Ses concepteurs ont imaginé une technologie plus compétitive, plus respectueuse de l'environnement et, surtout, plus sûre. Sa capacité de production est aussi 22 % plus élevée par rapport à un réacteur traditionnel. La Finlande fait partie des premiers pays à avoir choisi ce type de réacteur. Toutefois, la construction de la centrale d'Olkiluoto a subi de nombreuses complications qui ont retardé sa mise en service. Il aura fallu 12 ans à Areva et ses partenaires pour surmonter ces problèmes.
Un chantier plombé par une série de mésaventures
12 ans après la date prévue, le réacteur EPR de Finlance est entré en service le 12 mars dernier. Cette inauguration met fin à une série de problèmes qui a longtemps entaché l'image d'Areva et de cette technologie pourtant prometteuse. Sur un comparatif électricité, ce réacteur de troisième génération dépasse nettement ses prédécesseurs en matière de puissance et de fiabilité.
Avec une capacité de plus de 1600 MW, l'EPR d' Olkiluoto-3 couvrira jusqu'à 15 % des besoins en électricité de la Finlande. Le pays nordique est le premier à bénéficier de cette technologie en Europe – et la deuxième dans le monde. La Chine l'a devancé, après la mise en service des deux EPR de Taïshan en 2018. Le chantier chinois a aussi souffert de nombreux problèmes techniques, qui ont retardé de 5 ans son entrée en fonction. Ces problèmes semblent affecter tous les autres réacteurs EPR en construction.
Au Royaume-Uni, l'EPR de Hinkley Point aura un an de retard sur le calendrier prévu. Cette centrale produira ses premiers électrons en juin 2026, au lieu de décembre 2025 initialement. En France, le complexe de Flamanville multiplie les mésaventures. EDF a récemment repoussé sa date de démarrage au second trimestre 2023. Ces décalages à répétition coûtent cher à Areva. Pour le seul chantier d'OL-3 en Finlande, la facture finale s'élève à 11 milliards d'euros, soit près de trois fois le budget prévu au départ (3,4 milliards d'euros). L'opérateur finlandais, regroupé au sein de TVO, a d'ailleurs exigé 1 milliard d'euros de pénalités à Siemens et Areva.
Un atout majeur pour la sécurité énergétique de la Finlande
Malgré toutes ces déboires, la Finlande salue la mise en service de son premier réacteur EPR. Cet évènement intervient au moment où l'Europe cherche à s'affranchir de sa dépendance aux matières premières énergétiques fournies par la Russie.
De la même manière que ses partenaires européens, la Finlande est dépendante des énergies fossiles livrées par son puissant voisin. Le pays produit 18 % de son électricité à partir des combustibles fossiles. Les EnR et le nucléaire représentent respectivement 47 et 35 % de son mix électrique.
Avec Olkiluoto-3, la Finlande se dote d'une nouvelle source de production capable d'assurer 15 % de sa consommation électrique. Pour l'instant, le réacteur n'atteint pas encore sa pleine capacité. Selon TVO, la puissance initiale de raccordement a été limitée à 103 MW. L'exploitant prévoit d'augmenter progressivement la production, jusqu'à ce que le réacteur OL-3 fournisse les 1 650 MW promis par Areva. TVO compte y parvenir à partir de juillet... sauf nouvelles complications.
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La rédaction Meilleurtaux